Une élève de 6-ème enceinte et rejetée par les siens raconte son vécu
Ziguinchor, 23 avr 09 (APS) – L’histoire de Fatou, élève en classe de 5-ème, engrossée par un élève, rejetée par ses parents et le père de son enfant a tenu en émoi, mercredi soir, auditeurs et participants à une émission radio sur ’’les grossesses à l’école’’.
Fatou était en classe de 6-ème quand elle a engrossée par un élève d’une classe de 3-ème d’un autre établissement. Lorsqu’elle lui a annoncé qu’elle est enceinte de lui, la réponse du garçon fut : ‘’je ne suis pas le père de ton enfant’’. Et à plusieurs reprises, il a nié être l’auteur de la grossesse.
Après ce premier rejet, Fatou est confrontée, plus grave, au rejet de sa famille et particulièrement de sa mère qui n’accepte pas que sa fille jette l’opprobre sur les siens. Question d’honneur. Un jour, alors que la jeune fille rentrait à la maison, Fatou raconte qu’elle trouve ses bagages ont été jetés dehors. Elle ne devait plus vivre sous le même toit que ses parents.
Recueillie par des proches, la jeune fille parvient à suivre ses visites médicales à l’hôpital. Pour payer ses frais médicaux, Fatou déclare avoir ‘’beaucoup vendu’’. Pour mettre au monde son enfant, elle a dépensé en tout 100.000 francs. Les 40.000 Francs sont le fruit de son petit commerce. Son frère a donné la moitié, le reste lui a été versé par sa famille.
Aujourd’hui, Fatou est toujours à l’école, en classe de 5-ème et continue en même temps son activité commerciale pour subvenir aux besoins de son enfant. ‘’C’est moi qui lui donne tout : ses habits, ses chaussettes, sa nourriture’’, raconte-t-elle. ‘’Je prends bien soin de lui’’, ajoute-t-elle.
A la naissance de l’enfant, la famille du garçon, auteur de la grossesse, a voulu récupérer le bébé, selon Fatou. Mais elle jure qu’elle ne leur donnera ‘’jamais’’ son fils. Pour le moment, elle cherche des témoins pour faire établir à son enfant un certificat de naissance par les services de l’état civil.
Selon la responsable départementale de la Scolarisation des filles (SCOFI), ‘’le phénomène des grossesses des filles à l’école est devenu très inquiétant’’. Et un principal de collège de révéler qu’en une année, son établissement a enregistré 10 cas de grossesse.
OID/AD