Ile Maurice – Les écoles dentaires se défendent
L’Express Dimanche – [29/05/05]
Est-ce que les études de dentisterie à Maurice valent celles des universités étrangères ? Les enseignants de nos deux écoles manquent-ils de compétences ? Les étudiants ont-ils la garantie d’obtenir un diplôme avant même de participer aux examens ? Et puis surtout, pourra-t-on leur faire confiance quand ils exerceront leur métier ?
Rudra Pratap Narrain Singh,
Chairman de la « SSR Medical School »
« Nos cours de licence en dentisterie sont approuvés par le sénat de l’université de Maurice et ce, en fonction des recommandations de l’International Advisory Committee (IAC), qui comprend des experts en dentisterie d’Australie, d’Afrique du Sud, d’Inde, et un dentiste reconnu de Maurice. Après tout, aujourd’hui tout le monde reconnaît que l’université de Maurice n’a rien à envier aux universités européennes. Nos enseignants, qui viennent pour la plupart d’Inde, ont les qualifications requises pour enseigner. Ils sont tout à fait à la hauteur, mais il y a parfois une attitude pas très libérale envers l’emploi des étrangers.
Pour ce qui est de notre taux de réussite, il avoisine 70 %, ce qui est comparable à d’autres institutions. Si nous avons donné la possibilité à nos étudiants de payer la totalité de leurs cours avec un rabais, c’est parce qu’on prend en compte leur situation économique. Quant à leur admission, elle dépend des critères de l’université de Maurice, recommandés par l’IAC : HSC scientifique avec un minimum de 22 points (A -10 points, B – 8 points et C – 6 points). Nous pensons par ailleurs que dans cette ère de globalisation, c’est toujours un plus que de créer des ressources humaines, qu’on ait besoin d’elles ici ou ailleurs. »
Gayanan Chummun, directeur
du « Mauras Dentistry College »
« Nous ne comptons que des professionnels parmi nos enseignants. Le dean est un postgraduate en dentisterie, il est professor en prothèse dentaire, a enseigné dans plusieurs écoles dentaires, et a à son actif 35 ans de métier. Nous avons un professor en human physiology, qui a enseigné pendant 20 ans dans un collège médical en Inde et qui a été pendant cinq ans, Scientific Officer au Canada. Idem pour nos autres enseignants. Nous sommes afiliés à l’université indienne Bhavnagar et nous fonctionnons obligatoirement selon les critères du Dental Council indien. Si nos élèves réussissent, c’est grâce à leur bonne volonté. On n’a pas senti le besoin de faire un concours d’entrée. C’est une pratique courante en France, mais pas forcément ailleurs. Nous avons choisi de donner un introductory induction course gratuit de trois mois à ceux qui étaient admissibles avant qu’ils n’aillent de l’avant.
Qui plus est notre école est suivie de près par des experts : l’International Monitoring Committee, le Dental Council de l’Inde et de Maurice, le ministère de la Santé, les représentants de la Tertiary Education Commission, et la Mauritius Qualification Authority qui font des inspections.
Nous allons bientôt ouvrir notre hôpital dentaire au public. Nos élèves vont d’abord observer les professionnels, puis ils mettront la main à la pâte sous la supervision des professeurs. Cette pratique se fait ailleurs dans toutes les universités ; pourquoi est-ce que ce ne serait pas le cas ici ? Les dentistes qui trouvent à redire sur nous, ont peur en fait que de nouveaux praticiens viennent diminuer leur clientèle. »
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