CAMEROUN – L’enseignement technique au scanner
Cameroon Tribune
23 Novembre 2004
Luc ANGOULA NANGA
L’Office du baccalauréat du Cameroun le relève depuis 1995: les candidats aux différents examens officiels de l’enseignement technique et professionnel augmentent à chaque session, dans toutes les séries et spécialités, démontrant ainsi l’engouement des jeunes pour des filières naguère considérées comme dévalorisantes.
En 2003, ils étaient près de 4000 à composer pour le baccalauréat G. En 2004, ce même examen a attiré 5116 candidats, soit une augmentation de 2131 postulants ! Les opportunités, sûres et diversifiées, qu’offre cet ordre d’enseignement aux chercheurs d’emploi et aux lauréats tentés par l’aventure de l’auto-emploi, semblent justifier la tendance observée. Les résultats enregistrés lors de la dernière saison viennent davantage la consolider, en dégageant des progrès considérables, comparativement aux données contenues dans les classements antérieurs.
L’évolution même des admissions permet de mesurer la place d’honneur qu’occupe désormais l’enseignement technique et professionnel, au Cameroun : le tableau de la session 2003 des examens organisés par l’Office du baccalauréat affiche par exemple, 1095 candidats admis pour la province du Littoral. Viennent ensuite l’Ouest(475), l’Est(123) et l’Adamoua(118).
La session 2004, dont le palmarès vient d’être publié, indique un bon en avant. Cette fois, le Littoral compte 4534 admis ; l’Ouest, 2050, l’Est, 333 et l’Adamaoua, 199. Toutes les autres provinces connaissent aussi une amélioration nette de leurs performances.
Mais selon le classement établi par l’Office du baccalauréat, l’Adamaoua arrive en tête, avec un taux de réussite de 41,11%, (en raison du taux des examens de l’hôtellerie et tourisme, qui avoisine 100%). Le Littoral occupe le 2e rang(36,60%), l’Ouest(35, 67%), le Centre(31,37%), l’Est(29,46%), le Nord(28,39%), le Sud(27,26%) et l’Extrême-Nord (20, 99%).L’enseignement confessionnel catholique mène ce palmarès de l’enseignement technique et professionnel, grâce au score du collège le Chevreuil(73,53%).
En examinant ces résultats, un détail retient l’attention : certains établissements scolaires de création récente, ou fonctionnant dans des zones enclavées présentent des résultats médiocres. C’est le cas des lycées techniques de Ngomedzap et Tibati, classés respectivement 135e et 146e sur les 148 établissements scolaires ayant présenté des candidats.
Des problèmes plus profonds et récurrents jouent encore contre le relèvement du taux de réussite dans ce secteur, plus de deux ans après la création d’un ministère spécialement chargé des questions de l’Enseignement technique et professionnel. Le plus répandu : le manque d’équipements appropriés dans des ateliers, ainsi que le témoignent ces images d’élèves des sections informatiques, obligés de recourir à la machine à taper pour simuler des applications de saisie de textes. A signaler également dans ce registre, la pénurie d’enseignants qualifiés, représentés sur le terrain par des instituteurs techniques d’une autre époque, pas du out en phase avec les avancées de la science.