Qui sont les étudiants étrangers en France?

Qui sont les étudiants étrangers en France?

L’étudiant étranger type sur le sol français est un garçon de 25 ans. Il est inscrit en 3e cycle lettres ou sciences humaines, à Paris, et vise un diplôme supérieur à bac+5. Comme ses homologues français, il est assez insatisfait des conditions générales de ses études, expose l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE).

Depuis 1998 le nombre d’étudiants étrangers en France a fortement cru, passant de 7% de la population étudiante à 11% en 2003-2004 (et même 14% dans les universités). Cela fait 245 300 étudiants étrangers, si l’on ne retient que le critère de la nationalité. L’OVE, dans sa dernière "profils et conditions de vie des étudiants étrangers" prend soin de calculer que 82,8% des étudiants étrangers ont obtenu leur bac à l’étranger en ayant en même temps leurs parents à l’étranger, ce qui en fait des étudiants en réelle "mobilité". Les autres sont définis comme des "étrangers résidents".

D’après cet observatoire, "la répartition par sexe des étudiants étrangers est symétriquement inverse de celle des étudiants français": les filles représentent 46,5% des étudiants étrangers (alors que 55% des étudiants français sont des étudiantes). Cependant, les filles sont largement majoritaires parmi les étudiants issus d’un pays européen (68,7%) alors qu’elles sont minoritaires parmi les non européens (40,8%). La moyenne d’âge s’élève à 25,6 ans contre 22,1 ans pour les étudiants français, du fait du fort taux d’inscription des étrangers en 2e et 3e cycles. Les étudiants européens sont 54,9% à avoir au moins un parent diplômé du supérieur, contre 41,1% pour les autres étudiants étrangers et 31% pour les Français. 21,1% des étudiants non européens ont des parents qui ont eu mieux le niveau primaire.

Plus d’un sur quatre en 3e cycle
32,7% des étudiants étrangers sont inscrits en lettres et sciences humaines à l’université, 29,1% en droit et sciences économiques, et 29,6% en sciences. 3,7% suivent une CPGE, 2,6% un IUT et 2,3% une STS. On observe dans le détail que près de la moitié des Européens optent pour lettres et sciences humaines, alors que près d’un tiers des non Européens choisissent les sciences. Sur le total des étrangers, 26,7% sont en 3e cycle, 35,9% en 2e cycle, 37,4% en 1er cycle (contre 57,7% des étudiants français à ce dernier niveau). Près de 40% fréquentent un établissement de l’Ile-de-France (23,3% des Français). Seuls 2,2% sont inscits dans une ville de province de moins de 100 000 habitants.

Les étudiants étrangers en mobilité se montrent plus ambitieux que les autres, puisque 48,7% visent un diplôme de niveau supérieur à bac+5 (contre 25% des Français et 28,8% des "étrangers résidents"). Mais l’ensemble des étudiants étrangers sont moins confiants que les Français quant à la facilité à trouver un emploi: 65,5% estiment que leur formation leur permettra de trouver du travail "très facilement" ou "plutôt facilement", ce qui est le cas de 78,7% des Français.

Ils apprécient plus que les Français la disponibilité de l’administration
En moyenne, ils ne sont pas très satisfaits des conditions générales de leurs études. Parmi les points positifs qu’ils relèvent néanmoins, figurent l’implantation géographique, la sécurité des lieux et les bibliothèques. Au contraire, l’environnement humain et les relations interpersonnelles les déçoivent. Ils sont plus satisfaits que les étudiants français de la disponibilité des personnels administratifs: 26,2% contre 16,4%. Les critiques les plus poussées portent notamment sur l’entraide au sein de la population étudiante, l’emploi du temps et l’organisation des cours, l’information sur l’orientation et les débouchés professionnels.

Les étudiants étrangers rencontrent davantage de difficultés que les Français pour trouver un logement. Les résidences universitaires gérées par les CROUS accueillent 16% d’entre eux. Enfin, les versements par la famille représentent 46,3% de leurs ressources (31,9% pour les Français), les revenus d’une activité 32,8% (43,8%), les bourses et allocations 20,9% (24,3%). Car 8,2% des étrangers bénéficient d’une aide sociale. Ils disposent de 696 euros en moyenne par mois, contre 569 euros pour les Français, mais ces derniers profitent plus souvent d’aides indirectes comme le loyer pris en charge par les parents.

Christophe Angeli
09/07/2005
Source :
L’Observatoire Boivigny est une publication de l’association Boivigny (association loi 1901)

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