Ecole inter-Etats des Sciences et médecine vétérinaires

Ecole vétérinaire de Dakar : des « feuilles » pour les animaux d’Afrique

Source : L’Observateur Paalga (Burkina-Faso)
9 Septembre 2005

D. Evariste Ouédraogo

Le Burkina Faso abrite, du 05 au 09 septembre 2005, la 34e session ordinaire du Conseil des ministres de l’Ecole inter-Etats des Sciences et médecine vétérinaires (EISMS).

L’ouverture officielle des travaux a eu lieu le jeudi 08 septembre courant, dans la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale. Elle a été présidée par Laya Sawadogo, ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, représentant le Premier ministre.

En 1961, à l’occasion des journées médicales de Dakar, fut lancée l’idée de la création, dans le cadre de l’université sénégalaise, d’une Faculté vétérinaire pour tous les Etats d’Afrique d’expression française. Dix ans plus tard, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation commune africaine et malgache (OCAM) adopte la convention portant création et organisation de l’Ecole inter-Etats des sciences et médecine vétérinaires de Dakar.

Après avoir fonctionné comme institut de l’université de Dakar de 1968 à 1976, elle a acquis son autonomie complète. En 1994, il a été décidé d’élargir le mandat initial de l’établissement, notamment aux questions de développement en cette même année, pour des raisons pratiques. Le cours préparatoire aux études vétérinaires (CPEV), qui était basé à la Faculté des sciences, a été alors rattaché à L’EISMV.

Actuellement, l’école est composée de 13 Etats membres (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Congo, Gabon, Mauritanie, Niger, Centrafrique, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo) et son budget de fonctionnement est réparti entre eux. L’EISMV a pour mission, entre autres, de former des docteurs vétérinaires et de réaliser des formations continues, en vue de participer à l’accroissement des capacités et des compétences pour le développement de l’élevage et des ressources animales.

Trouver les véritables marques de la continuité

Pour le président du comité d’organisation, Robert Foro, la rencontre de Ouagadougou offre un moment privilégié pour faire un bilan des activités de l’école et de lui insuffler un dynamisme nouveau afin qu’elle puisse répondre aux attentes placées en elle. Les responsables de l’EISMV entendent faire d’elle un pôle d’excellence en matière de développement de productions animales et un instrument d’intégration africaine. La session de Ouagadougou se tient dans une condition particulière, car elle consacre le bilan de 11 ans de service du professeur François Adébayo Abiola à la tête de l’EISMV.

D’ores et déjà, le président du Conseil d’administration, le ministre centrafricain de l’Education nationale, de l’Alphabétisation, des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche, Abdou Karim Meckassoa, s’est réjoui des acquis de cette Ecole. Aussi, il a adressé ses félicitations au directeur sortant, qui a su avec courage et responsabilité tenir la barre haut. Malgré des conflits divers et des problèmes de finances, qui ont menacé sa vie, l’EISMV a plié mais ne s’est pas rompue.

La décennie écoulée a permis à l’établissement de trouver les moyens nécessaires à sa bonne marche, des « feuilles » pour les animaux d’Afrique. En effet, plus de cinq milliards de francs cfa ont été mobilisés grâce aux contributions des Etats membres. L’école a aussi bénéficié d’une subvention de la coopération française, à hauteur de 704 millions de francs cfa, dont 182 millions ont été gérés par l’établissement.

Pour le professeur Adébayo, en se réunissant dans la capitale burkinabè, il s’agit, avant de quitter l’EISMV, de réfléchir sur des perspectives, afin de permettre à son successeur de vite trouver les véritables marques de la continuité, dans le but de parfaire l’oeuvre qu’il a entamée.

Laya Sawadogo, lui, a insisté sur la nécessité de la formation des hommes, condition sine qua non du développement. Il s’est félicité de l’initiative des pays membres de mettre en commun leurs moyens pour former ensemble des cadres du développement rural.

Outre l’examen du rapport d’activités du directeur général sortant de l’EISMV, la 34e session ordinaire du Conseil des ministres de l’institution prévoit l’élection du président en exercice et la nomination d’un nouveau directeur général, poste auquel notre compatriote Germain Sawadogo est candidat.

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