Ile Maurice: Éducation, silence on réfléchit !
Alors que les politiciens sont occupés à faire de la politique autour des frais d’examens, les pédagogues ont réfléchi sur l’éducation lors d’un forum samedi à l’université de Maurice.
Faizal Jeeroobarkhan, du MIE, lors de son argumentation, hier à l’univedrsité de Maurice, devant un auditoire attentif.
Nos hommes politiques continuent à jouer au ping-pong sur les subsides des examens du Higher School Certificate et du School Certificate. Plus sérieusement, un forum sur l’éducation a, samedi après-midi à l’université de Maurice, réuni un panel composé de MichaÃ*l Atchia, ancien directeur du Bureau d’éducation catholique, Surendra Bissoondoyal, ancien directeur du Mauritius Examinations Syndicate, Faizal Jeeroobarkhan du Mauritius Institute of Education (MIE) et Prem Saddul, lecturer. La session était présidée par Sheila Bunwaree et l’initiative revient au Groupe de réflexion, menée par Rahim Gopaul, ancien entomologiste au ministère de la Santé et sir Djamil Fareed.
Au programme : le rôle de l’éducation, la formation des enseignants et les problèmes relatifs à notre système éducatif. Pour MichaÃ*l Atchia, de la cuvée des années 50 à 70, il est temps de réfléchir à ce qu’on veut apporter à nos jeunes par le biais de l’éducation. "Le système et le curriculum sont plus ou moins les mêmes mais sommes-nous en train de préparer le jeune de 2007 à devenir un dirigeant en 2040 ?"
L’école n’est plus ce qu’elle était
Faizal Jeeroobarkhan, du MIE, a passé de longues années à former les enseignants. Son constat : "Nous croyons à chaque fois que les jeunes vont changer mais c’est le système qui finit par les changer." L’audience acquiesce en riant "Le MIE offre aux enseignants ce qu’il leur faut, ajoute Faizal Jeerobarkhan, et le reste s’apprend sur le tas." Mais il semble, selon les nombreux intervenants dans l’audience, que l’école n’est plus ce qu’elle était.
Un dénommé Cader se souvient : "Quand j’étais élève, le recteur venait s’asseoir dans ma classe et il prenait des notes pour ensuite m’expliquer ce qu’il fallait faire ou pas." Notre système souffrirait donc actuellement de la qualité des recteurs ? "Les directeurs d’écoles privées sont surtout des hommes d’affaires, déplore Prem Burton, ancien directeur de la Private Secondary Schools Authority, et leur priorité n’est ni la pédagogie, ni l’éducation."
"Sommes-nous disciplinés ?"
Paula Atchia, une ancienne rectrice, aborde les examens de Cambridge. "Je pense qu’un des meilleurs systèmes, c’est l’International Baccalaureate (IB). Le coût est élevé mais c’est possible d’élaborer un IB à la mauricienne." Surendra Bissoondoyal, ancien directeur du MES, n’est pas d’accord. "Il vaut mieux améliorer le système actuel comme, par exemple, avec le Certificate of Primary Education." Il exprime des réserves à la plupart des suggestions émises car selon lui, rien changera tant qu’on continuera à être "examination oriented".
Prem Saddul relève les problèmes d’indisciplines et de moeurs dans nos écoles. "Je n’ai jamais eu d’élèves que je ne pouvais discipliner, réplique Paula Atchia. L’enfant est indiscipliné quand il pense qu’on n’a rien à lui offrir. Il est indiscipliné quand son enseignant est indiscipliné ou quand il n’est pas à l’heure. Posons la question de savoir si nous sommes, nous-mêmes, disciplinés ?"
Les "penseurs", fidèles a leurs habitudes, prennent à partie les politiciens "qui mettent les bâtons dans les roues". Le Pr. Jagessur ne partage pas cet avis. "Si vous croyez vraiment en quelque chose, qu’est-ce qui vous empêche d’aller de l’avant et de le revendiquer ?"
Un hommage spécial a été rendu à Sir Dayendranath Burrenchobay pour sa contribution dans le domaine de l’éducation.
Source:
L’Express
26 mars 2007
Deepa Bhookhun