Cameroun — "Campus 2007" : professionnalisation d’abord
Alliance NYOBIA
[26/07/2007]
Cameroon Tribune
Le premier Salon international de l’étudiant ouvert hier à Yaoundé fait la part belle à une formation adaptée aux réalités de l’emploi.
"Plusieurs jeunes déposent leur CV à notre stand depuis mardi ". Pour le responsable d’entreprise qui s’exprimait ainsi hier, " Campus 2007 " s’annonce prometteur. C’est un rendez-vous que sa société n’aurait pas aimé manquer. Quelque 150 stands sont ainsi ouverts au Palais des congrès, à l’occasion du rendez-vous organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur. Mais à l’occasion de l’ouverture, il n’y avait pas que des entreprises ou des institutions. Des membres du corps diplomatique et du gouvernement ont rehaussé de leur présence la cérémonie de lancement, présidée par Jules Doret Ndongo, Secrétaire général des services du Premier ministre, représentant le chef du gouvernement.
Tout un événement donc, articulé autour d’un enjeu central, la formation et l’insertion professionnelle des diplômés de l’Enseignement supérieur. Dans son intervention, le représentant du Premier ministre l’a rappelé. Il s’agit d’" orienter la jeunesse vers les métiers adaptés " au développement socio-économique du pays. En d’autres termes, l’offre de formation de l’Enseignement supérieur, " diversifiée et densifiée ", doit prioritairement s’engager dans le créneau de la professionnalisation. Il faut être en phase avec " l’environnement mouvant et exigeant " de l’emploi. Pour cela, le salon " Campus 2007 " tombe à pic selon Jules Doret Ndongo, en ce sens qu’il permet aux étudiants et à leurs parents de " mieux préparer l’avenir, par une orientation satisfaisante ". C’est également une opportunité pour les entreprises, qui ont la possibilité de rencontrer de potentiels futurs employés. L’avenir professionnel se bâtit en duo employeur/employé.
Cet avenir préoccupe Jacques Fame Ndongo. Pour le Minesup, il se construit " dans une vision existentialiste, en liaison avec l’écosystème socio-professionnel, lui-même structuré par des sous-systèmes en interactions, dans lesquels les input et les output se télescopent dans un magma permanent qui rend improbable toute prévision d’ordre essentialiste ". Le temps que le public dans la salle approuve chaudement, Fame Ndongo a enchaîné en parlant des métiers et des professions qui changent constamment. " Dans ce tourment socio-technologique, la mobilité professionnelle prend un sens tout particulier (…) l’employé, pour préserver sa position, doit impérativement s’adapter ". C’est le mot magique, qui a pour adjuvant l’employabilité, adossée quant à elle sur une orientation judicieuse et une formation idoine.
" Campus 2007 " devrait contribuer à la formation de têtes bien faites, et non bien pleines. Rappelant ce souci de Montaigne, le Minesup a souligné l’urgence d’une nouvelle pédagogie universitaire, " qui privilégie la compétence, la qualité, l’efficience, l’innovation, la pertinence et l’adaptabilité ". Le salon international ouvert hier s’achève samedi. Il sera peut-être temps de dresser un premier bilan.
