Formation à l’étranger : Le Pm filtre les sorties des fonctionnaires
M. Ephraim Inoni demande aux membres de son gouvernement de mettre un terme à la gabegie qui prévaut dans les déplacements des agents de l’Etat à l’étranger.
Il est facile de critiquer le fonctionnement du système de formation à l’étranger des personnels de l’Etat. Et le Premier ministre ne s’est pas retenu dans la circulaire signée le 27 septembre 2007, dans laquelle il a constaté une " gestion pour le moins peu rationnelle des dossiers de déplacement en vue de la formation, du perfectionnement ou du recyclage " des fonctionnaires. Adressé aux membres du gouvernement, ce texte est sans équivoque : " Il apparaît […] que bon nombre de responsables concernés considèrent de telles opportunités [déplacements à l’étranger] comme l’occasion d’offrir, par complaisance, des voyages d’agrément à certains collaborateurs, aux frais du contribuable, gaspillant des possibilités avérées dont notre pays éprouve pourtant le plus grand besoin. "
Si M. Ephraim Inoni reconnaît que les stages et séminaires au Cameroun ou à l’étranger sont un droit pour leurs bénéficiaires, il prône une certaine orthodoxie jusque dans le choix de la formation et des formateurs. Aussi critique-t-il " ces formations sollicitées auprès d’institutions privées étrangères, voire d’experts à titre particulier, sans tenir compte des besoins réels en la matière, de surcroît à des coûts grevant anormalement le budget de l’Etat". Les vice-premiers ministres, les ministres d’Etat, les ministres et secrétaires d’Etat en prennent plein les doigts : " vous ne devez jamais perdre de vue que [ces recyclages et stages] représentent des opportunités offertes aux agents pour développer une expertise, acquérir des nouvelles connaissances en vue d’accroître leur rendement, et partant, la productivité des administrations qui les emploient, et ce à un coût aussi raisonnable que possible. "
Une circulaire aux allures de pamphlet que M. Ephraim Inoni assortit de prescriptions. Désormais, les plans prévisionnels de formation faisant ressortir les thèmes, coûts, objectifs et bénéfices attendus devront être acheminés dans les services du premier au début de chaque année budgétaire. Le Pm veut une adéquation entre la formation initiale, le poste occupé par le bénéficiaire et la formation sollicitée. Mieux encore, sous l’expression " péréquation judicieuse dans le choix des bénéficiaires des formations ", le chef du gouvernement prescrit le respect de l’équilibre régional, linguistique, culturel, et des âges, etc. Ça ne doit pas toujours être les mêmes. M. Ephraim Inoni exige que soient privilégiées, à compétence égale, les institutions locales pour gagner sur les coûts et le nombre de personnels à former. Prescription qui rejoint les griefs formulés par des organismes de formations comme l’Institut supérieur en management public. Surtout, accorder une priorité aux institutions publiques, toujours dans l’optique de minimisation des coûts. Enfin, le premier ministre rappelle les délais prescrits en matière de demandes d’autorisation de sortie du territoire national, qui est de sept jours pour les ministres et 16 jours pour leurs collaborateurs.
Parfait N. Siki
10/10/07
Source: http://www.reperes-cm.com