La cyberintimidation gagne du terrain

La cyberintimidation gagne du terrain
Par Martine Rioux, APP

Une nouvelle recherche, réalisée à l’Université de Toronto, confirme que la cyberintimidation fait de plus en plus partie du quotidien des jeunes internautes. Les chercheurs n’ont pas voulu quantifier le phénomène, mais plutôt le comprendre pour identifier des moyens de le prévenir.

Faye Mishna, professeur associée à la Faculty of Social Work de l’Université de Toronto et co-directrice de la recherche, explique que les jeunes intimidateurs ont définitivement trouvé, avec Internet, une nouvelle plateforme pour harceler leurs victimes. Au cours des focus groupes qu’elle a menés en début d’année, elle a recueilli les confidences d’élèves de la 5e à la 12e année, habitant dans la région de Toronto.

De façon générale, ces jeunes lui ont dit qu’avec les technologies, il est de plus en plus facile pour les intimidateurs de faire des ravages chez leurs victimes. Page Web, courriel, messagerie texte, sites de réseautage social, blogue, etc. Les moyens sont nombreux pour les atteindre. Et ils permettent aux intimidateurs de rejoindre leurs victimes jusque dans leur chambre à coucher.

« L’effet écran » est définitivement déterminant dans le phénomène de la cyberintimidation. En effet, les « agresseurs » se cachent derrière des pseudonymes, de manière à ce que les victimes ne puissent parfois pas les identifier. De plus, en n’étant pas en face de la personne directement, ils se permettent souvent plus de méchanceté dans leurs propos.

Même si les blessures sont tout aussi profondes que dans les cas d’intimidation « en face à face », les jeunes victimes hésitent davantage à se confier à des adultes dans les cas de cyberintimidation. Ils craignent que leurs parents ne les laissent plus naviguer sur Internet et même qu’ils ne les croient pas. « Puisque les agresseurs sont souvent anonymes, ils ne voient pas l’utilité de les dénoncer ».

Des conseils

Au terme de ces discussions avec les jeunes, la Professeur Mishna a formulé des recommandations et conseils pour les parents. Elle mentionne également que la communication et l’éducation sont les deux mot-clés à retenir lorsqu’il s’agit d’utilisation des technologies par les jeunes.

Un jeune se fait-il « cyberintimider »?
-Il devient soudainement agité, anxieux, triste, déprimé.
-Il se met en colère facilement et il est agressif envers les autres jeunes.
-Il se plaint de trouble de sommeil, de maux de tête et d’estomac, il a changé ses habitudes alimentaires.
-Il s’isole des autres jeunes.
-Il ne veut plus aller à l’école alors qu’auparavant il y allait avec plaisir.
-Il n’utilise plus Internet aux mêmes moments qu’à l’habitude.

Comment aborder le sujet avec une « cybervictime »?
-En tout temps, intéressez-vous à ce que les jeunes font sur Internet et discutez-en régulièrement avec eux de manière à ce qu’ils vous fassent confiance et qu’ils sentent que vous êtes ouverts à la discussion. Ils viendront alors vers vous naturellement en cas de problème.
-Encouragez-les quand même à venir vers vous en cas de problème en ligne. Dites-leur qu’il ne s’agit pas d’un signe de faiblesse, mais bien d’une façon de se tenir debout et de montrer qu’ils ne se laisseront pas intimider.

Comment prévenir la cyberinitimidation?
-Adopter une « attitude sécuritaire » sur Internet et enseigner cette façon de faire aux jeunes.
-Informez les jeunes des risques qu’ils courent s’ils divulgent des informations personnelles et y mettent des photos ou des vidéos d’eux-mêmes.
-Placez l’ordinateur dans un lieu fréquenté et gardez un œil sur les sites que les jeunes visitent.
-Ne minimisez jamais les commentaires que les jeunes font à propos de leur navigation Internet et rappelez-leur régulièrement que vous êtes là pour les aider en cas de problème.

S’il y a cyberintimidation…
-Prévenir le directeur de l’école, si le cyberintimidateur est un élève de l’école.
-Prévenir la police ou l’organisme Cybertip.ca, si le cyberintimidateur est un inconnu.

Par Martine Rioux, APP
Source : Communiqué de presse, Sonnet L’Abbé, University of Toronto Strategic Communications
Source: http://www.infobourg.com
12/10/07

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