Côte d’Ivoire: « La Fesci bénéficie d’une impunité qui alimente les affrontements »

Violence à l’école/ Mme Constance Yai accuse : « La Fesci bénéficie d’une impunité qui alimente les affrontements »

A l’initiative du Centre pour la promotion de la Non violence et de la Culture Démocratique (Cnvd), l’ancienne ministre de la Famille, de la femme et de l’Enfant, Mme Constance Yai était le vendredi 22 mai 2009 face aux élèves du lycée moderne Saint Louis de Yopougon. Elle les a entretenus sur la « contribution de l’élève à la non violence en milieu scolaire ». Dans sa communication, après avoir dressé la typologie des violences (morale, physique et sexuelle), elle s’est appesantie sur la situation de la situation de la violence à l’école qui, selon elle, n’est pas reluisante. A l’en croire, cette violence se veut le produit de l’injustice, « de la politique suicidaire du deux poids deux mesures » des pouvoirs publics qui privilégient un mouvement syndical aux autres. A savoir la Fesci. « Les pouvoirs publics qui ont la responsabilité de veiller à l’émergence et l’enracinement d’une société non violence ne doivent pas privilégier un groupe par rapport aux autres. Or, chez nous, ce que nous constatons malheureusement est que la Fesci qui n’est qu’une entité syndicale des élèves et étudiants, bénéficie d’une impunité et d’un paternalisme inacceptable pour l’expression démocratique, qui alimentent les affrontements à l’école. Si les pouvoirs publics veulent endiguer la violence à l’école, il faut commencer par mettre fin à l’impunité dont jouit la Fesci. Les lois de l’Etat doivent être opposées à la Fesci », a-t-elle déclaré. Puis de noter que l’application des lois sans exclusive ne suffit pas. Il faudra y ajouter un changement de comportement au niveau de chaque citoyen, de chaque élève. « Ce n’est pas seulement par l’application stricte des lois qu’on relèvera le défi d’une société non violente et d’une école pacifiée. Un changement de comportement personnel s’impose. A cet effet, je vous exhorte à une communication efficace et intelligente, qui fait appel à des messages positifs, à l’expression du ‘’je’’. La non violence qui a une dimension charitable, a pour allié la tolérance et la patience. Renoncez donc aux messages négatifs qui font appel à la violence », a-t-elle insisté. Bien que le contexte social difficile marqué par la paupérisation galopante de la société ivoirienne ait un impact significatif dans l’escalade de la violence, elle note que les défis d’une Côte d’Ivoire non violence et d’une école pacifiée, sont possibles. « Si nous voulons une société harmonisée, nous devons renforcer la cohésion sociale en reconnaissant à chacun ses droits et à les défendre lorsqu’ils sont bafoués par des individus qui se recrutent parmi les protégés des pouvoirs publics », a-t-elle conclu. Pour sa part, M. Diaby Baba, directeur du Cnvd a remercié la direction du Lycée Saint Louis pour avoir accepté d’accueillir cette étape de la caravane de sensibilisation sur la non violence entamée depuis 2008 avec l’appui financier de Ofam Novib et a exhorté les élèves de cette école à être les pionniers de la Côte d’Ivoire non violente.

M.T.T
Pour en savoir plus – http://quotidien.lintelligentdabidjan.org

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