Orientation des nouveaux bacheliers: Les chiffres de la tutelle face aux recours des étudiants
Les inscriptions définitives des nouveaux bacheliers pour l’année universitaire 2009-2010, qui prendront fin aujourd’hui, tendent manifestement à révéler quelques lacunes dans le traitement des fiches de vœux et résultats d’orientation. Le représentant du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique soutenait pourtant le contraire lors de la conférence de presse qu’il a animée la semaine dernière. «Le traitement informatique des vœux a permis de satisfaire 92,46% des bacheliers dans l’un de leurs dix choix. Ce qui confirme l’efficacité et la performance du système d’orientation mis en place», déclarera-t-il.
A la lecture des chiffres d’évaluation communiqués par la tutelle l’on déduit que l’opération d’orientation des nouveaux inscrits à l’université n’est plus ce qu’elle était il y a quelques années. Nous ne sommes plus à l’époque où un grand nombre de lauréats du bac se voyaient orientés vers des filières qu’ils ne souhaitent guère étudier. L’utilisation de l’informatique et des nouvelles technologies de l’information a permis ainsi de limiter sensiblement les orientations «insensées». L’intervenant au nom du ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas manqué de noter que «le mode de préinscription en ligne, qui a connu des améliorations cette année, a démontré encore une fois son efficacité». Le même responsable citera également d’autres avancées : une rationalisation des choix de l’étudiant, une augmentation du taux de satisfaction des demandes…
Les chiffres ne trahissent pas les propos du responsable. Ce dernier annoncera que «37,44% des bacheliers ont été satisfaits dans le premier choix et 76,50% dans leur 5 premiers choix. Le taux de bacheliers n’ayant pas obtenu l’un de leur choix ne représente que 07,54%». Mais la chose se présente différemment sur le terrain où de nouveaux bacheliers n’hésitent pas à mettre en avant «les maladresses et l’anarchie qui entourent les opérations d’orientation et des inscriptions définitives». Certains étudiants ont été étonnés de se retrouver orientés vers une discipline qui n’a pas été cochée dans leurs fiches de vœux. Même la phase des recours, étalée du 29 juillet au 3 août, n’a pas souri à tous les déçus de l’orientation.
Conséquence : ces étudiants sont contraints de suivre leurs études supérieures dans une filière qui ne correspond pas à leurs prédispositions intellectuelles avec la perspective d’un transfert de filière dès la prochaine année universitaire. S’il faudrait décidément se réjouir de constater que le volume des «orientations insensées» est en nette baisse -ce qui participera sans nul doute à la réduction de la déperdition-, ce n’est pas une raison néanmoins pour crier à une supposée maîtrise de l’opération. Car les réclamations des nouveaux inscrits, aussi marginales soient-elles, ont aussi cet intérêt de rappeler que notre université a encore beaucoup à faire en matière d’utilisation des nouvelle technologies.
Par Amirouche Yazid
06-08-2009
Source: http://www.latribune-online.com