Vie d’étudiant: Etudier sans papa et maman, est-ce possible ?

Vie d’étudiant: Etudier sans papa et maman, est-ce possible ?

Heureusement, pour faire face à leurs frais, beaucoup d’étudiants sont aidés par leurs parents. Mais tous ne sont pas logés à la même enseigne. Etudier à la fac avec 450 € par mois ? Visiblement c’est possible, à condition de savoir retrousser ses manches…

Préparer son avenir avec 450 euros par mois pour s’assumer ? Mission périlleuse voire impossible. Mais pas pour Alissya, 19 ans, étudiante en première année de droit à la Sorbonne (Paris). Contrairement à la plupart de ses camarades de cours, elle est indépendante financièrement. Ni papa, ni maman pour payer ses études, son loyer ou encore ses vacances. Selon une enquête de l’Observatoire de la vie étudiante, un quart des étudiants sont autonomes financièrement, pour différentes raisons d’ailleurs. Evelyne Le Bolc’h connait bien la question. Elle est assistante sociale à l’Université de Cergy (Val d’Oise). « Certains étudiants vivent chez leurs parents au RMI. Ce sont souvent eux qui les aident. Et puis, il y a ceux en rupture familiale qui pourraient obtenir une pension alimentaire de leurs parents. Mais très peu osent requérir au juge…c’est trop tabou. »

Alissya, elle, n’est pas dans ce cas là. Ses parents sont décédés il y a plusieurs années. Alors la jeune fille a rapidement compris que les études, ça serait un peu compliqué. Pour autant, elle n’a pas fait une croix dessus. Boursière à l’échelon six, c’est-à-dire le grade maximal, elle touche 450 euros par mois. « S’ils ont la chance d’avoir la bourse, ils peuvent s’en sortir. » souligne Evelyne Le Bolc’h. Son objectif bien en tête, devenir avocate, elle s’organise comme elle peut. Et elle s’en sort plutôt bien.

Logée chez sa grande sœur en banlieue, elle participe aux dépenses de la maisonnée. Entre les courses mensuelles et quotidiennes, Alissya consacre 150 euros par mois au foyer. L’achat des manuels juridiques, autre source de dépenses à gérer. Plutôt débrouillarde, elle n’a pas déboursé plus de 100 euros. « J’en ai emprunté à la sœur d’une amie. Si l’on achète tous les livres conseillés par les profs, c’est 300 à 400 euros par semestre. », précise la jeune étudiante. Et puis il y a les « à côtés » liés à la vie urbaine comme la carte de transport à 56 euros par mois. » Impossible de s’en passer. Elle habite en zone 4 et la fac est située en zone 1.

Ses deniers passent aussi dans le mobile- environ 50 euros mensuel- et Internet. « J’ai économisé un an pour m’offrir un ordinateur portable. » Goût du luxe ? Pas vraiment. Aujourd’hui, difficile pour un étudiant du supérieur de se passer du web. « Je fais beaucoup de recherches sur le net pour préparer mes TD. Et puis les professeurs communiquent très souvent par mail avec nous. » Autre poste budgétaire, les déjeuners du midi. « L’essentiel de mon argent y passe ! Après quatre heures d’amphi, on n’a pas envie de manger un sandwich assis sur un banc et le resto universitaire à la longue, ça ne passe plus. » Un constat que dresse, également, l’Observatoire de la vie étudiante.

Selon la même étude, les étudiants consacrent l’essentiel de leurs moyens aux dépenses de la vie quotidienne. Près de 36% de leurs ressources vont à l’alimentation. Une fois toutes les dépenses incompressibles effectuées, restent pas loin de 50 euros… Autrement dit pas grand-chose pour profiter de ses 20 ans! Alors, difficile pour elle de se contenter de la bourse. Comme 4% des étudiants de son âge, elle a opté pour un job étudiant régulier. Pas vraiment le choix. «Je fais du baby- sitting trois fois par semaine. J’ai trouvé un super plan » avoue t-elle, le ton plein d’humilité. Et de poursuivre, « mon salaire varie entre 200 et 480 euros, en fonction des vacances scolaires et des partiels. »

Toute la difficulté pour ces étudiants habitués aux longues semaines, trouver le bon équilibre entre leurs multiples casquettes. «On peut travailler en étant boursiers : à condition d’assister aux cours… » note Evelyne Le Bolc’h. Ce qui suppose aussi une sacrée organisation. Mais comme on dit, la réussite, ça n’a pas de prix…

Par Nadia Moulaï
20/08/2009
Source: http://www.ecotidien.fr

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