Aidez vos enfants à financer leurs études
Sans diplôme, difficile de décrocher un emploi. Les frais engagés pour les études supérieures, aujourd’hui largement démocratisées, n’ont cessé d’augmenter. Pour équilibrer leur budget, les étudiants comptent sur l’aide matérielle de leur famille.
Le poste de dépense le plus important reste le logement, qui représente au moins la moitié du budget moyen des étudiants.
Après le baccalauréat qu’il va décrocher cet été, votre aîné va poursuivre des études supérieures. Avez-vous mis au point un plan de financement ? Cette question, qui semblait saugrenue dans les années 1990, est aujourd’hui au coeur de l’actualité. Et notamment depuis dix ans, car le coût des études supérieures – dans les écoles ou les universités – a explosé.
Outre les frais d’inscription annuels, qui oscillent entre 300 et 600 euros à la faculté et peuvent atteindre parfois 10.000 euros pour certaines écoles de commerce, il faut financer des dépenses courantes. Logement, nourriture, transport, livres et matériel informatique, vêtements et loisirs… D’après une étude de l’Unef, l’un des principaux syndicats étudiants, le budget moyen d’un étudiant oscille aujourd’hui entre 800 et 1.000 euros par mois. Presque le montant d’un Smic !
Le poste de dépense le plus important reste le logement, qui représente au moins la moitié du budget moyen des étudiants. Dans le secteur privé, un loyer mensuel se monte à 400 ou 600 euros selon que les études se déroulent en province ou à Paris. Inutile de compter d’obtenir des chambres gérées par les Crous, dans les fameuses cités U : toutes les villes universitaires sont en pénurie et elles sont déjà en nombre insuffisant pour les étudiants boursiers, prioritaires dans l’attribution. La crise du logement fait qu’il est aussi difficile pour un jeune de décrocher un bail dans le secteur privé sans la caution de ses parents. Pensez donc à préparer un dossier en béton, avec fiches de salaire et feuille d’imposition, pour charmer le propriétaire, et n’attendez pas la rentrée pour chercher un appartement.
le syndrome "tanguy"
Dernière solution : héberger votre enfant, qui verra alors ses conditions de vie s’améliorer considérablement. Si vous habitez une grande ville et qu’il envisage d’y poursuivre ses études, pas de problème – si ce n’est le manque d’indépendance et le risque de voir votre jeune diplômé frappé du "syndrome Tanguy" s’incruster chez vous jusqu’à 30 ans.
En revanche, s’il souhaite effectuer ses études dans une autre ville, il faut avoir été prévoyant en étant déjà propriétaire d’un petit logement dont vous lui donnerez la jouissance pendant la durée de ses études. Vu le coût de location prohibitif d’un studio dans le privé, ce calcul peut être très rentable à long terme, surtout si vous avez plusieurs enfants qui pourront se succéder dans l’appartement.
Autre moyen pour aider votre enfant étudiant : lui verser régulièrement de l’argent. À condition qu’il soit fiscalement détaché de votre foyer, ces sommes seront déductibles de vos revenus à hauteur de 5.568 euros par enfant majeur poursuivant ses études (*). Si vos revenus sont insuffisants, mais votre patrimoine important, pensez à lui consentir une donation temporaire d’usufruit. Réalisée devant notaire, elle lui permettra d’encaisser les plus-values de votre portefeuille titres ou les loyers de votre patrimoine immobilier.
Enfin, si vous êtes jeune parent, ou jeune grand-parent, le meilleur moyen d’aider votre futur étudiant est de lui constituer un petit pécule. En ouvrant un contrat d’assurance-vie à son nom et en y effectuant des versements réguliers, il disposera d’une épargne dont il pourra se servir au gré de ses besoins. Pour financer une formation spécialisée ou une année d’études à l’étranger par exemple.
Et enfin, souscrire un crédit étudiant. Proposé par les banques à des taux très compétitifs, il peut permettre de financer les études, en partie ou en totalité, ou servir à payer les frais d’inscription. Souvent lorsque les montants empruntés sont importants, la caution des parents est demandée. Bon à savoir : pour les étudiants qui ne souhaitent pas s’engager sur des durées importantes, certains établissements proposent des "avances rentrées". LCL ou BNP Paribas par exemple prêtent jusqu’à 1.000 euros à taux zéro sur une durée de douze mois à tous les étudiants majeurs.
(*) Plafond valable pour l’imposition des revenus de 2007.
Marie Pellefigue
http://www.latribune.fr
La Tribune.fr – 06/27/08