Forum économique mondial : des élites en quête de sens

Forum économique mondial : des élites en quête de sens

Le Forum de Davos a été créé par un universitaire allemand, habitant et enseignant en Suisse, Klaus Schwab. Impressionné par Le Défi américain publié par Jean-Jacques Servan-Schreiber en 1967, ce jeune enseignant, qui avait étudié en partie au Massachusetts Institute of Technology (MIT, université située près de Boston, considérée comme leader en sciences et technologie), souhaitait y répondre en lançant un "défi européen". Pour cela, il fonde une association, l’European Business Leaders, et organise un premier symposium en 1971, financé notamment par Raymond Barre, alors commissaire européen aux affaires économiques.

Plus de 400 personnes participent à la première édition, qui dure deux semaines. Ce n’est qu’en 1974 que des hommes politiques seront invités à Davos, une station de sports d’hiver suisse choisie en raison même de son isolement. En 1976, les 1 000 premières entreprises mondiales sont invitées à devenir membres de l’association. Cette année se tient la 38e édition de ce forum, du 23 au 27 janvier.

Objectifs. Le but initial – promouvoir un modèle de management européen – a évolué. En 1987, le forum prend le nom de World Economic Forum (WEF). Un de ses buts est d’offrir une tribune pour résoudre les conflits mondiaux. Aujourd’hui, l’objectif du Forum économique mondial est d’"intégrer les dirigeants issus des horizons politique, économique et social dans le sein d’une communauté oeuvrant à l’échelle planétaire dans le but d’améliorer l’état du monde ainsi que le bien-être et la prospérité de l’humanité".

Organisation. Le Forum est une organisation non gouvernementale (ONG). Basée à Genève, elle est dirigée par quatre personnes et compte environ 280 salariés. Elle a récemment ouvert deux bureaux, l’un à New York, l’autre à Pékin.

L’intendance du Forum de Davos est assurée par Publicis Live, société détenue conjointement par le groupe Publicis et par le Français Richard Attias.

Rencontres. Le sommet organisé chaque année à Davos, lors de la dernière semaine de janvier, auquel assistent 2 400 personnes, est la manifestation la plus emblématique du WEF, mais elle n’est plus la seule. En 2007, un autre forum annuel a vu le jour, en Chine cette fois, et à destination des "nouveaux champions de l’économie mondiale".

Par ailleurs, le WEF organise des forums régionaux en Inde, au Proche-Orient, en Amérique latine, en Turquie ou en Russie, mais ceux-ci ne sont pas forcément renouvelés chaque année.

Mises en réseaux. Le WEF multiplie les réseaux. Sous son égide, des hommes d’affaires arabes se réunissent une fois l’an. Les femmes leaders ont leur propre structure. Les entreprises se réunissent aussi en marge du sommet de Davos – et en toute discrétion – par secteur d’activité. On compte actuellement 17 secteurs (automobile, énergie…).

Soucieux de transparence mais aussi de disposer de relais, le WEF réunit deux fois par an une centaine de leaders des médias (éditorialistes, blogueurs…).

Détection des talents. Le WEF ne veut pas se contenter de rassembler les "maîtres du monde" d’aujourd’hui, il veut repérer ceux de demain. Trois "communautés" ont été créées pour cela : les entreprises de croissance (138 sociétés internationales dont l’activité croît de plus de 15 % par an et dont le chiffre d’affaires se situe entre 100 millions et 2 milliards de dollars), les pionniers technologiques (38 petites sociétés sélectionnées en 2008), et environ 250 "jeunes leaders" repérés chaque année.

Engagement social. Soucieux de se démarquer de l’image ultralibérale qui lui est souvent accolée, le Forum a créé la Fondation Schwab. En partenariat avec des médias (dont L’Expansion en France), la Fondation distingue dans de nombreux pays l’"entrepreneur social de l’année" et le fait bénéficier de ses services.

Par ailleurs, le WEF fédère de multiples initiatives contre la faim dans le monde, la pauvreté, la fracture numérique ou en faveur de l’éducation.

Publications. Le WEF publie de nombreuses études chaque année. Peu à peu, son rapport annuel sur la compétitivité des pays s’impose comme une des références en la matière.

Source:
http://www.lemonde.fr
22/01/08

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