Les écoles de gestion intègrent la durabilité dans leur cursus
L’Université Stanford se classe première dans un récent classement, York troisième
L’assimilation du développement durable par le monde des affaires passera inévitablement par les écoles de gestion dans les universités. Progressivement, les universités offrent des programmes de plus en plus étoffés qui enseignent une autre vision de la relation entre les entreprises et la société.
Pour une seconde fois, l’Université Stanford en Californie est l’école de gestion qui offre le meilleur programme MBA « Affaires et société », selon un classement dévoilé cette semaine par l’Institut Aspen. Stanford avait déjà remporté la palme lors de la première édition du classement, en 2005.
L’Université York, de Toronto, se classe troisième, derrière l’Université du Michigan, pour la qualité de son programme. On retrouve trois autres universités canadiennes dans le Top 25 : l’Université de Calgary (16e), l’Université de Western Ontario (21e) et l’Université de la Colombie-Britannique (23e). L’Université Concordia s’est classée 59e, tandis que l’École de gestion de l’UQAM et les HEC n’ont pas été choisies par Aspen, peut-être à cause de la barrière linguistique.
Déséquilibre géographique
Les programmes MBA de 111 institutions ont été examinés, 70 étant américaines et 40 ailleurs dans le monde, dont 9 du Canada. Huit des dix premières universités sont américaines, ce qui laisse supposer une attention beaucoup plus importante au développement durable dans les écoles de gestion de ce pays…ou un biais en faveur des États-Unis.
Puisque seulement 31 universités à l’extérieur des États-Unis et du Canada ont été retenues pour l’exercice, il est clair que les universités européennes, notamment, sont sous-représentées. Par contre, on peut également expliquer la domination américaine par les critères d’évaluation, qui récompensent les publications dans les journaux académiques. Or la culture académique américaine encourage particulièrement la publication d’articles au sein de périodiques reconnus, en plus du fait que ceux-ci sont presque tous en anglais, ce qui avantage les professeurs anglophones.
Outre ce facteur, les universités ont été évaluées selon le nombre de cours qui portait sur les questions connexes au développement durable, sur l’exposition générale des étudiants à ces questions durant leur scolarité et sur la manière dont le développement durable est intégré au sein des cours obligatoires.
Phénomène encore marginal ?
Même si le rapport 2007 souligne des progrès, il demeure que seulement 5 % des universités retenues ont publié des recherches portant sur les enjeux environnementaux et sociaux, un maigre gain de 1 % en deux ans. Dans la même veine, seulement 1 % des cours de finance obligatoires abordent ces questions.
Du côté des bonnes nouvelles, 35 des 111 universités retenues offrent un programme MBA sur les questions sociales et environnementales. Près de deux institutions sur trois (63 %) obligent leurs étudiants de MBA à suivre au moins un cours sur ces enjeux.
Pour aller plus loin :
www.beyondgreypinstripes.org Beyond Grey Stripes, rapport de l’Institut Aspen
www.businessweek.com BusinessWeek
www.gsb.stanford.edu Résumé d’un séminaire sur la question organisée par l’Université de Stanford
par Alexis Beauchamp
Source: http://www.visiondurable.com
12/10/07