France — A Dakar, Nicolas Sarkozy défend sa politique en matière d’immigration

A Dakar, Nicolas Sarkozy défend sa politique en matière d’immigration

Après la Libye, Nicolas Sarkozy a poursuivi son voyage en Afrique par le Sénégal. A Dakar, le président français a défendu jeudi sa politique en matière d’immigration, affirmant que la France ne pouvait "pas accueillir tout le monde", et que les jeunes africains avaient droit à la formation notamment "pour aider leur pays, pas pour quitter leur pays".

"S’il y a bien un continent qui doit comprendre que nos destins sont liés, c’est le nôtre", a expliqué le président français lors d’une conférence de presse commune avec son homologue sénégalais Abdoulaye Wade, au palais présidentiel. "Et si il y a bien une responsabilité pour la France, c’est de faire comprendre aux Européens que les jeunes Africains ont le droit au développement, à la croissance, à la formation et à l’emploi, mais pour aider leur pays, pas pour quitter leur pays."

"La France est un pays ouvert, un pays généreux, la France aime l’Afrique, la France n’a pas l’intention de piller les élites africaines", a également affirmé Nicolas Sarkozy, avant d’ajouter: "Nous ne pouvons pas accueillir tout le monde".

"Mr Sarkozy a raison", a déclaré pour sa part le président sénégalais Abdoulaye Wade. "Nous nous sommes compris assez rapidement après quelques incompréhensions de départ, tout simplement parce que nous avons choisi de parler le langage de la vérité", a-t-il souligné.

Si Nicolas Sarkozy a affirmé que les expulsions de clandestins continueront, il a aussi déclaré que la France était ouverte à ceux qui cherchent à venir légalement, observant que 83% des demandes de visas provenant du Sénégal avaient été acceptés l’an dernier par les autorités françaises. Il a ajouté que 10.000 jeunes Sénégalais étudiaient dans des universités françaises. Mais il a déploré qu’une fois formés, de nombreux professionnels africains essayaient de rester à l’étranger, au lieu de participer au développement de leurs pays.

"La jeunesse africaine n’est pas assignée à résidence, comme toute les jeunesses du monde. Mais elle doit penser à développer son pays, l’Afrique s’en sortira grâce aux Africains, aussi. Et si les Africains les mieux formés s’en vont, avec qui vous développerez l’Afrique?", a-t-il lancé.

Bien que la question de l’immigration reste explosive au Sénégal, Nicolas Sarkozy a reçu un bon accueil à son arrivée, avec une foule agitant notamment des drapeaux français et sénégalais.

S’il n’y a pas eu de manifestations d’opposants à Dakar, certains Sénégalais se sont dit offensés que leur pays accueille un homme qui a renvoyé certains de leurs concitoyens chez eux menottes aux poignets.

"C’était humiliant", a déclaré Mamoudou Touré, 46 ans, qui a été rapatrié dans un avion en 2003. "J’étais menotté, mes pieds étaient attachés, comme un criminel. C’était une idée de Sarkozy (…) A cause de ça, c’est difficile pour moi d’avaler ses autres idées". AP

Source:
The Associated Press – 07/26/07

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