SENEGAL – Les Etudiants de la diaspora crient leur désarroi à l’Etat.
Article Par Alioune Diop,
Paru le Mercredi 9 Mai 2007
A l’instar de leurs compatriotes diplômés formés au Sénégal, les diplômés sénégalais de la diaspora connaissent les affres du sans emploi et du chômage. Réunis au sein d’une association dénommée Association pour l’insertion des diplômés de la diaspora (AIDD) tout en dégageant des pistes de sortie, ils ont cogité et consigné tout leur désarroi dans un mémorandum
Parmi les étudiants originaires d’Afrique subsaharienne, ils occupent par leur nombre, les premières places, notamment dans des pays comme la France, la Suisse et le Canada. Mais déplorent leur parcours difficile et les taux de déperdition élevés, du fait de l’absence d’encadrement institutionnel et du manque de moyens financiers. Situation qui engendre des abandons de cursus et le phénomène de la fuite des cerveaux. L’Etat demeure ainsi le grand perdant d’un investissement humain à perte qui occasionne du même coup un déficit dans la disposition de ressources humaines qualifiées dans notre pays. L’absence de cadres de réinsertion des diplômés sénégalais venus de l’étranger a été décriée par l’AIDD. Face à ce tableau peu reluisant et désireux d’améliorer leur vécu et transformer leur destin, ces diplômés de la diaspora décident de mener le combat dans leur propre pays en faisant des propositions concrètes et documentées et veulent travailler en collaboration étroite avec l’Etat et les associations estudiantines au Sénégal et à l’étranger. Ainsi un bureau de coordination au Sénégal et à l’extérieur a été installé. Un bureau qui demande la mise en place du Plan Interministériel complémentaire qui pourra prendre en charge l’ensemble des interrogations et solutions qui dépassent le cadre étroit d’une seule structure ministérielle. La création d’un observatoire national pour l’insertion des diplômés de la diaspora. Des mesures incitatives de recrutement et d’ouverture dans le secteur public pour les diplômés de la diaspora souvent exclus des réseaux clientélistes. L’AIDD demande à l’Etat plus de transparence dans ses appels et choix de recrutement et sollicite l’ouverture des fonds d’investissements et de promotion de la jeunesse à ses membres. Ces fonds de promotion de la jeunesse, outils politiques aux mains des gouvernants, sont à leur yeux réservés aux jeunes installés au Sénégal, souvent inexpérimentés et dépourvus de compétences managériales, ignorant superbement les diplômés de la diaspora. Ces derniers exigent de l’Etat la mise en réserve d’un quota spécial à des taux spéciaux, incitatif à la mise en place de projets ; d’un plan de communication au Sénégal et à l’extérieur pour leur donner toute l’information nécessaire et disponible sur la question. L’ouverture de ces fonds pourrait avoir un effet incitatif sur leur retour au pays. Eux qui retournent souvent faute d’emploi au Sénégal pour faire de petits boulots perdant tout le bénéfice d’une brillante formation. Pour finir l’AIDD exhorte l’administration sénégalaise à accueillir les diplômés de la diaspora potentiels employés compétents et imprégnés de la rigueur moderne pour booster la croissance économique.
Source: http://www.lobservateur.sn