Immigration choisie : La traite de l’intelligence africaine
Source:
http://www.walf.sn
La France a encore démontré sa velléité d’hégémonie et d’oppression du peuple africain en dévoilant son hypocrisie avérée à travers la loi Sarkozy sous l’intitulée ‘Immigration choisie’. Est-ce coopérer avec l’Afrique et l’assister à sortir de son état de sous-développement, signifierait lui prendre ses enfants les mieux formés pour aller faire tourner les usines de l’Hexagone après avoir usé de la force physique de leurs ancêtres pour bâtir les infrastructures ? La loi Sarkozy votée à l’Assemblée française est une indication claire de l’irrespect de la France à l’égard des gouvernants africains et de leur peuple. Après avoir décimé l’Afrique Occidentale en reléguant son peuple dans une situation de sous-développement en le privant de moyens de son évolution technologique, la France a changé son fusil d’épaule pour essayer d’anéantir l’Afrique intelligente et progressiste qui compte sur ses filles et fils pour sortir du rubicon de la pauvreté.
L’immigration sélective basée sur l’intelligence et les capacités intellectuelles des Africains ne pourra prospérer car tant que les pays européens ne prendront pas leurs responsabilités pour discuter avec les Africains des voies et moyens de créer des emplois en Afrique qu’ils ont supprimés en tuant l’agriculture, les frontières européennes continueront à être percées par des pirogues et autres embarcations de fortune. Il est urgent aujourd’hui pour les leaders africains de concocter des stratégies de riposte à ce nouveau type d’esclavage traduit par la ‘traite des cerveaux’.
Pour ce faire, l’Afrique des grands ensembles doit devenir une réalité et permettre la pratique de la mobilité des personnes pour combler les espaces d’emplois par la flexibilité, la créativité et les échanges Sud Sud. Si les pays Africains se barricadent à travers le maintien des visas pour les Africains et le harcèlement dans les échanges commerciaux, les jeunes Africains iront chercher l’Eldorado sous les cieux incertains européens et américains à leurs risques et périls. Les leaders africains devraient penser aussi à mettre en place des structures d’accueil entreprenariales et professionnelles des Africains de la diaspora qui continuent à contribuer au développement des pays du Nord. Il faut proposer des incitations conséquentes au retour à ceux-là mêmes qui vivent en Europe et en Amérique pour leur permettre de faire valoir leurs expertises au service de l’Afrique.
Il faut de façon concertée que les leaders africains, européens et américains se mettent ensemble pour trouver des solutions opérationnelles non répressives, mais constructives au ralentissement de l’émigration clandestine. La seule issue possible est la réponse à la demande sociale majeure exprimée par tous les peuple qu’est l’emploi qui permet de recouvrer la dignité humaine par l’éradication de la pauvreté dans les pays ‘émetteurs’ d’immigrés. Un début de solutions peut être trouvé par l’intensification du co-développement et le reversement des cotisations sociales aux travailleurs immigrés qui expriment le désir de rentrer en Afrique, en attendant d’imaginer d’autres combinaisons de sortie de crise à travers un ‘Brain Storming’.
L’annonce faite par le président Wade de faire signer un engagement décennal aux étudiants qui parachèvent leur formation á l’extérieur, n’est pas une nouvelle trouvaille. L’expérience a montré que l’étudiant l’a toujours ignoré dans le passé et en plus, la loi Sarkozy très explicite en fera fi royalement. Il est important de souligner que la plupart des Africains de la diaspora et notamment les Sénégalais n’ont de cesse de vouloir rentrer au pays pour contribuer au développement, mais des expériences malencontreuses pour certains qui ont tenté le pari courageux ont désenchanté d’autres. Il est temps que les autorités sénégalaises soient beaucoup plus attentives aux Sénégalais de la diaspora qui expriment le désir de revenir et qu’un minimum d’incitations leur soient accordées.
Abdoulaye AGNE Washington Dc