BOURSES D’ETUDES & CORRUPTION AU CAMEROUN

«Camerouniaiseries»
Source : http://www.quotidienmutations.net/
Ainsi donc, comme en 1994, 1996, 2004 et plus proche de nous, en juin 2005, le Cameroun aurait-il repris langue avec une autre de ces combines dont il a seul le secret ? Qu’on se souvienne de la fin de l’année académique de 1994, la Chine offre au Cameroun de nombreuses bourses d’études. Des candidatures sont déposées et présélectionnées. La commission des bourses du ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup) avait à peine terminé ses délibérations que de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer les tripatouillages. A l’intérieur de la Commission comme à l’extérieur, le son de cloche était le même. De nombreux Camerounais n’ayant pas fait acte de candidature et, parfois, au statut d’étudiant douteux, faisaient partie des boursiers retenus.
En 1996, le Maroc accorde un stage d’une dizaine de places à l’armée de l’air du Cameroun. Alors que les tests sont bouclés et toutes les formalités remplies par tous les candidats ayant valablement bravé les différentes épreuves et répondu aux critères de sélection, sans qu’on ne sache trop comment, au moins cinq noms de civils se sont retrouvés dans la liste définitive, en remplacement de légitimes stagiaires. Dans la grande muette, il vaut mieux parfois et très souvent souffrir en silence.

Au nom de ce principe, les frustrés avaient alors préféré ruminer leur déception en silence. Une fois au Maroc, les intrus du bataillon, illustres inconnus des autres membres du groupe, auront brillé par leur ignorance des notions de base. Exaspérés par cette attitude des autorités camerounaises, le Maroc annula le stage, avant de suspendre pour quelque temps sa coopération militaire avec le Cameroun.
Au cours de l’année 2004, les meilleurs candidats, dont le major du concours professionnel d’entrée à l’Ecole internationale d’Agriculture de Ouagadougou, sont mis de côté, au profit d’autres sans note requise. Tous techniciens et ingénieurs agronome en service à l’ancien ministère de l’Agriculture, ils se sont insurgés contre les passe-droits qui tendaient à les priver d’une formation méritée et préparée de longue date. Révélé dans nos colonnes, ce scandale a été rapidement étouffé par le ministre d’Etat, Augustin Frédéric Kodock, qui a initié une enquête et démasqué les responsables de cette tentative de tricherie. Récemment encore, au mois de juin 2005, les résultats de la commission en charge de la gestion du recrutement des instituteurs vacataires (Ivacs) ont été violemment mis en cause par les enseignants eux-mêmes évoquant des trafics divers.

Pour donner une suite au soulèvement provoqué par les nombreuses injustices et irrégularités observées dans le traitement de ce dossier, une autre commission a été mise sur pied et les résultats déclarés nuls. La spoliation, par des adultes probablement, du génie de jeunes enfants dont la seule faute est, le talent et la capacité de travail, participe des ces choses que le Cameroun banalise au nom de sa singularité devenue un objet de honte et d’humiliation. A peine âgés de 18 ans, ils ont été reçus au Bac. Outre ce succès, ils étaient quatre Lions indomptables pour représenter le Cameroun aux Olympiades de mathématiques en Algérie. Leur voyage s’est évanoui à cause de cette mentalité paresseuse, défaitiste et résignée qui pousse tout le monde à reprendre un illustre Camerounais sans trop savoir ce qu’il voulait dire à travers «le Cameroun, c’est le Cameroun». De sorte que personne ne veut donner une suite à un dossier qui aurait fait tomber des têtes ailleurs… Car si les responsables actuels du Minesec n’y sont pour rien (on peut faire foi à leurs explications logiques), pourquoi ne pas ouvrir une enquête pour savoir qui, au Minesec, a détourné le voyage de ces gamins ?

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