Résumé : “Comment les migrants africains ont survécu aux attaques raciales en Tunisie – BBC”
Une vague de violence xénophobe a éclaté dans la ville de Sfax, en Tunisie, après l’agression mortelle à l’arme blanche d’un habitant de la ville lors d’une altercation avec plusieurs migrants originaires d’Afrique subsaharienne. Les attaques visaient les migrants africains, qui ont été victimes d’agressions physiques, de vols et de destructions de biens. Des vidéos des agressions ont circulé, montrant les auteurs incitant à la violence contre les Africains noirs et appelant à leur expulsion de la ville.
Pour comprendre les raisons de ces violences, l’équipe de la BBC a passé la nuit avec les migrants, qui dormaient à même le béton. Beaucoup d’entre eux présentaient des blessures visibles suite aux attaques, et certains ont dû être soignés à l’hôpital. Malgré la présence de la police pendant les attaques, il n’y a pas eu d’intervention. Le lendemain matin, les autorités ont expulsé de force plus de 100 migrants de la ville, les conduisant à la frontière tuniso-libyenne. D’autres migrants ont depuis été expulsés de la ville et conduits aux frontières libyenne et algérienne.
Des vidéos filmées par les migrants à la frontière montrent des personnes avec des blessures ouvertes, affirmant qu’elles ont été battues par les autorités. Human Rights Watch (HRW) a condamné ces expulsions, les qualifiant de “punition collective”, et a déclaré que certains des migrants vivaient légalement en Tunisie. Les autorités frontalières ont refusé de commenter ces allégations, tandis que le président tunisien Kais Saied a nié tout mauvais traitement et a assuré que les migrants recevaient une assistance.
La ville de Sfax a retrouvé un calme relatif, mais les discussions autour des attaques persistent dans les cafés locaux. Miriam Bribri, commerçante et activiste locale, a exprimé son indignation mais pas sa surprise face à la violence, citant des messages racistes sur les médias sociaux et des commentaires incendiaires du président Saied. Un compte Facebook, Sayeb-Etrottoir, qui préconise de sauver Sfax des migrants, a été critiqué pour avoir alimenté la violence. L’administrateur du groupe a rejeté ces allégations, suggérant que les protestations étaient le résultat du sentiment des habitants que les migrants avaient pris possession de leurs maisons.
Actuellement, environ 300 migrants ont établi un camp près d’une décharge à Sfax, endurant des conditions difficiles avec des abris limités et dépendant de l’aide des résidents locaux. Certains habitants se sont portés volontaires pour offrir leur aide, en fournissant de la nourriture et un abri aux migrants. Cependant, les tensions étant vives, il semble peu probable de trouver une solution ou une destination finale pour les migrants.
L’article original a été rédigé par Bassam Bounenni et Claire Press et publié par la BBC sous le titre “How African migrants survived racial attacks in Tunisia – BBC”.