Dans un article intitulé “Alarm over Sudan ‘war crimes’ amid calls to end fighting”, publié par ZAWYA et rédigé par Staff Writer, il est rapporté que Human Rights Watch (HRW) a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’enquêter sur d’éventuels “crimes de guerre” dans la région soudanaise du Darfour. Malgré les appels à la cessation du conflit, les combats se sont intensifiés, les Forces de soutien rapide (RSF) et les milices arabes alliées étant accusées d’avoir “exécuté sommairement” au moins 28 membres de la minorité ethnique Massalit. La ville de Misterei a été saccagée et incendiée en mai, ce qui a suscité des inquiétudes accrues quant à la situation.
Les efforts pour mettre fin à la violence se sont poursuivis, l’IGAD (bloc régional d’Afrique de l’Est) ayant relancé la pression pour que les parties en conflit signent un cessez-le-feu inconditionnel. Toutefois, l’armée soudanaise a boycotté la réunion d’Addis-Abeba, réduisant ainsi les espoirs de résolution du conflit. Les experts estiment que le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, et son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Daglo, commandant des forces de sécurité soudanaises, ont opté pour une guerre d’usure dans l’espoir d’obtenir davantage de concessions à la table des négociations.
L’ambassadeur américain John Godfrey a prévenu qu’une victoire militaire de l’une ou l’autre des parties au conflit soudanais aurait un coût humain inacceptable et causerait des dommages au pays. Il a appelé à une sortie de crise négociée, soulignant qu’un retour au statu quo antérieur n’était pas une solution viable. Le conflit a débuté en avril, faisant dérailler la fragile transition du Soudan vers un régime civil.
La violence au Soudan a entraîné la mort d’environ 3 000 personnes, selon le Armed Conflict Location and Event Data Project (projet de données sur les lieux et les événements des conflits armés). M. Godfrey a critiqué les appels “irresponsables” à la poursuite des combats, soulignant les récentes frappes aériennes qui ont causé la mort d’au moins six personnes à Khartoum Nord et d’au moins 22 personnes à Omdurman.
L’IGAD a déclaré qu’elle demanderait à l’Union africaine d’envisager le déploiement de la Force en attente de l’Afrique de l’Est au Soudan pour la protection des civils et l’accès humanitaire. Toutefois, la mise en œuvre d’une telle mesure pourrait se heurter à des obstacles, car les cessez-le-feu précédents ont été violés à plusieurs reprises, ce qui a entravé l’acheminement de l’aide humanitaire indispensable.
Les paramilitaires des FRS ont été accusés de diverses exactions, dont certaines ont été considérées par les Nations unies comme des crimes potentiels contre l’humanité. HRW a rapporté que des dizaines de personnes ont été tuées et blessées lorsque plusieurs milliers de combattants des FAR ont attaqué Misterei à la fin du mois de mai. Des témoins ont déclaré que des civils cherchant à s’abriter dans des écoles et des mosquées avaient été exécutés. HRW a demandé à la CPI d’enquêter sur l’attaque de Misterei, ajoutant que ces violations constituent des crimes de guerre.
La CPI enquête déjà sur les crimes de guerre commis au Darfour pendant le conflit qui a débuté en 2003. Les Janjawids, précurseurs des FAR, se sont déchaînés sur les rebelles des minorités ethniques du Darfour, provoquant la mort de plus de 300 000 personnes.