La Commission africaine de certification de la poliomyélite appelle à une action urgente pour combler les lacunes de l’immunité contre la poliomyélite, rapporte le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique
La Commission régionale africaine de certification (ARCC) a appelé les pays et les partenaires de santé à combler d’urgence les lacunes dans l’immunité contre la poliomyélite afin de prévenir les flambées épidémiques. Avec 117 cas confirmés de poliovirus variants circulants et 107 détections dans les eaux usées échantillonnées dans la Région africaine jusqu’à présent en 2023, la commission a souligné la nécessité d’une mise en œuvre accélérée des activités de vaccination supplémentaires. L’ARCC a également souligné l’importance de l’égalité des sexes dans la lutte contre la poliomyélite, en reconnaissant le rôle essentiel joué par les femmes dans divers aspects de la lutte contre la poliomyélite.
Le professeur Rose Leke, responsable de la Commission régionale de certification pour l’Afrique, a souligné l’importance d’un soutien ciblé pour renforcer la microplanification et la mobilisation sociale dans les zones où les résultats de la campagne sont médiocres. Elle a déclaré : “Les orientations permettront aux autorités sanitaires et aux partenaires de fournir un soutien ciblé pour renforcer la microplanification et la mobilisation sociale dans les zones où les résultats de la campagne sont médiocres, parmi d’autres domaines d’action clés”.
Lors de la 31e réunion de l’ARCC en République démocratique du Congo, des représentants du Tchad, de la République démocratique du Congo, de l’Éthiopie, de Madagascar, du Mali et du Mozambique se sont engagés à renforcer la surveillance des maladies et le programme élargi de vaccination dans les zones difficiles d’accès. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les partenaires du secteur de la santé apporteront leur soutien à ces efforts.
Des inquiétudes ont été exprimées quant au risque croissant de poliovirus de type 1 au-delà de Madagascar et de la République démocratique du Congo, notamment en raison de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la vaccination de routine. La persistance de zones où la sécurité est compromise au Nigeria a également été identifiée comme un obstacle à l’élimination de la variante circulante du poliovirus de type 2 (cVDPV2).
Pour améliorer la qualité de la surveillance et de la réponse aux épidémies, l’ARCC a encouragé l’expansion de l’utilisation des systèmes d’information géospatiale. Le Dr Serge Emmanuel Holenn, vice-ministre de la santé de la République démocratique du Congo, a remercié la Commission, l’OMS et les partenaires de l’initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite pour leur soutien dans la lutte contre la poliomyélite dans le pays.
Outre la République démocratique du Congo, le Tchad, l’Éthiopie, Madagascar, le Mali et le Mozambique ont présenté leurs progrès en matière de lutte contre la polio et ont partagé les enseignements tirés. Tous les pays ayant obtenu le statut de pays exempt de polio sont tenus de fournir à la commission de certification des mises à jour annuelles, qui comprennent des rapports sur l’endiguement et des plans de préparation aux épidémies.
L’ARCC a félicité les autorités sanitaires pour leur leadership dans la réponse aux épidémies de polio en cours, reconnaissant l’engagement et les efforts collectifs des pays africains et des organisations partenaires dans la lutte contre la polio. L’ARCC, créé en 1998, est un organisme indépendant chargé de superviser le statut de certification de la région africaine en tant qu’exempte de poliovirus sauvage indigène. Il évalue la fiabilité des données soumises par les comités nationaux de certification afin de garantir le respect des critères de certification mondiale du poliovirus sauvage. L’ARCC se réunit deux fois par an pour examiner les progrès réalisés dans les mises à jour annuelles de la certification des pays sélectionnés dans les activités d’éradication de la poliomyélite.