“La faim hante la région du Tigré en Éthiopie après des années de guerre – Reuters”
Un récent rapport de l’agence Reuters met en lumière la situation désastreuse de la faim dans la région du Tigré, en Éthiopie, qui a été frappée par des années de guerre et une sécheresse qui s’aggrave. L’article raconte l’histoire déchirante de Tsige Shishay, une fillette de 10 ans qui ne pèse que 10 kg et qui est sur le point de mourir en raison d’une grave pénurie alimentaire. Le Dr Teklay Hagos, pédiatre à l’hôpital spécialisé Ayder de Mekelle, capitale du Tigré, a exprimé sa douleur face à la détérioration de l’état de Tsige. Il a révélé que huit enfants étaient décédés au cours du seul mois de mai.
Fin juin, l’équipe de Reuters s’est rendue pour la première fois au Tigré depuis deux ans et a pu constater les conséquences d’un conflit qui dure depuis longtemps. Le cessez-le-feu de novembre 2020 a apporté un soulagement temporaire, mais la région est depuis aux prises avec les effets dévastateurs de la guerre et une grave sécheresse. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué qu’environ 20 % de la population du Tigré, soit quelque 6 millions de personnes, étaient en situation d’insécurité alimentaire grave en février. Ceci dans un pays où 20 millions de personnes sur 120 millions dépendent de l’aide.
Les flux d’aide vers le Tigré ont repris après le cessez-le-feu, mais ils ont été temporairement interrompus au début de l’année en raison de craintes de détournement de l’aide. Le PAM et l’Agence américaine pour le développement international (USAID) ont interrompu les flux pour enquêter sur ces allégations. Le gouvernement éthiopien a critiqué cette interruption et a assuré qu’il enquêtait sur les allégations de détournement. Le PAM et l’USAID s’efforcent de veiller à ce que l’aide parvienne à ceux qui en ont besoin et visent à rétablir les flux dès que possible. Le PAM a déclaré qu’il espérait reprendre la distribution de l’aide en juillet.
Gebrehiwot Gebregziaher, responsable de la région du Tigré pour la Commission nationale de gestion des risques de catastrophes, a indiqué que plusieurs districts et quartiers du Tigré avaient connu des décès dus à la faim depuis avril et mai. Il a déclaré que 595 personnes étaient mortes de faim jusqu’à présent. Le porte-parole du gouvernement éthiopien n’a pas répondu à la demande de commentaire de Reuters sur les niveaux croissants de la faim dans le Tigré ou sur la reprise des flux d’aide. Cependant, le président de l’administration intérimaire du Tigré, Getachew Reda, a indiqué sur Twitter qu’il s’était entretenu avec des représentants du PAM au sujet de la reprise de la distribution de l’aide.
L’article met également en lumière les histoires personnelles des personnes touchées par la crise alimentaire. Dans la ville d’Abiy Addi, située à 54 km à l’ouest de Mekelle, 51 000 personnes déplacées par le conflit cherchent refuge. Gebremiskel Gidey, un responsable d’un camp de fortune installé dans une école locale, a déclaré que 118 personnes dans le camp étaient dans un état critique en raison de la malnutrition. Woldesilassie Gebremedhin, un agriculteur déplacé à l’école, a exprimé son désespoir et son impuissance car il n’avait plus rien pour nourrir ses enfants affamés, et sa femme était déjà morte de faim.
La situation dans la région éthiopienne du Tigré est alarmante, la combinaison de la guerre et de la sécheresse ayant entraîné une grave crise alimentaire. La reprise des flux d’aide est essentielle pour éviter de nouvelles pertes en vies humaines et alléger les souffrances des personnes touchées. La communauté internationale doit mobiliser des ressources pour faire face à cette crise humanitaire et veiller à ce que l’aide parvienne à ceux qui en ont besoin en temps voulu.
Source : Reuters : Reuters – “Hunger haunts Ethiopia’s Tigray region after years of war” (La faim hante la région du Tigré en Éthiopie après des années de guerre)