Paris, France (PANA) Le rectorat de lUniversité catholique
dAfrique de lOuest (UCAO) sera renforcé dans les prochaines
semaines afin de lui permettre dassurer une meilleure
coordination des unités universitaires réparties dans plusieurs
pays de la sous-région, a déclaré lArchevêque de Dakar, le
Cardinal Théodore Adrien Sarr, dans un entretien accordé à la
PANA.
“Nous avons créé une commission de pilotage qui continue de
coordonner les activités de lUCAO. Le rectorat va, pour sa part,
être renforcé pour mieux coordonner toutes les unités
universitaires”, a-t-il dit.
Lépiscopat catholique avait fait en 2006 le choix dinstaller le
siège provisoire de lUCAO à Abidjan, en Côte dIvoire, tout en
développant des unités universitaires spécialisées dans des
disciplines précises dans plusieurs pays.
“Nous avons dès le départ opté pour des enseignements
professionnalisants afin de préparer les jeunes diplômés à la vie
active”, a fait remarquer lArchevêque de Dakar, en exprimant
ses réticences pour la formation basée sur des enseignements trop
théoriques.
“Notre choix était clair: nous ne voulions pas des enseignements
basés sur la théorie qui forment des docteurs sans emploi. En
nous inspirant du système américain, anglais et même belge, nous
avons introduit dans les enseignements de lUCAO une bonne dose
de professionnalisme”, a argumenté le Cardinal Sarr.
Revenant sur les raisons de la création de lUCAO, il a expliqué
que la décision avait été prise en réponse aux demandes réitérées
des familles dont les revenus ne permettent pas denvoyer les
enfants étudier dans les universités américaines ou canadiennes.
“Il nous était impossible de rester sourd aux demandes réitérées
de ces familles et même de certaines personnalités. En son temps,
Abdou Diouf avait demandé à lEglise de sengager dans
lEnseignement supérieur mais nous avions refusé”, a dit le
prélat sénégalais, en rappelant certains arguments avancés par
les partisans de lUCAO.
“Certains nous disaient que lEglise réussit tellement bien dans
le primaire, le secondaire quelle ne peut pas se tenir à lécart
du supérieur. Nous avons fini par être sensibles aux demandes
réitérées”, a admis le Cardinal Sarr.
Après mûres réflexions, lépiscopat catholique dAfrique de
lOuest a tranché en faveur non pas dune université catholique
par pays mais dune université sous-régionale avec des branches
dans plusieurs pays.
“Nous avons cherché à éviter de tomber dans les travers des
universités dEtat. Cest ainsi que nous sommes arrivés à cette
formule dun rectorat avec des unités universitaires: le Mali a
choisi les Sciences de lEducation, le Sénégal les Sciences
économiques et la Gestion, le Burkina Faso lagro-alimentaire, la
Guinée les Sciences politiques, le Togo linformatique et le
Bénin lagronomie”, a détaillé lArchevêque de Dakar.
La faculté des Sciences de la santé de lUCAO devait être
installée à Yamoussoukro en Côte dIvoire, conformément au
souhait exprimé par le pape en recevant la Basilique construite
dans la capitale administrative ivoirienne, a-t-il fait
remarquer.
“En effet, en acceptant de recevoir la Basilique, le pape avait
demandé quon trouve à côté un terrain suffisamment grand pour
construire un hôpital. Cest là que nous allons installer la
faculté de médecine”, a encore dit le président de la Conférence
épiscopale régionale dAfrique de lOuest francophone.
Lunité universitaire du Togo, spécialisée dans lenseignement de
linformatique, a été inaugurée en juillet dernier sur deux sites
différents dont un à Sanguéra, dans la périphérie nord-ouest de
Lomé. Les unités de la Côte dIvoire et du Sénégal sont déjà
opérationnelles alors que celle de la Guinée le sera sous peu.
“Les choses ont démarré lentement mais Dieu merci, nous avons de
bonnes raisons de nous réjouir de lévolution de lUCAO”, a
conclu le Cardinal Sarr.