C’est un événement majeur qui s’est déroulé ce 9 avril 2015 à l’Université de Cape Town (UCT) : la statue de Cecil Rhodes, magnat des mines, qui fut premier ministre de la colonie du Cap et fondateur de la Rhodésie, a été officiellement déboulonnée.
Le monument, qui trônait au centre de l’université depuis plus de 60 ans, a (soigneusement) rejoint le sol sous les applaudissements d’une foule d’étudiants et de militants.
Cinq semaines d’intenses manifestations, de débats houleux et de confrontations de symboles sont finalement venus à bout de ce reliquat de l’ère coloniale et de l’Apartheid, dont la présence imposante suscitait un malaise grandissant parmi le corps étudiant Noir de l’Université. Avec son départ, c’est la fracture raciale dans toutes ses dimensions – économique, sociale, symbolique – qui est revenue avec force sur le devant de la scène politique sud-africaine. Retour sur une polémique qui n’a eu que peu d’écho en France. Suite