La Guinée est moins touchée que ses deux voisins le Liberia et la Sierra Leone par l’épidémie Ebola. Malgré tout, il ne se passe pas de jour sans que l’épidémie ne fasse des victimes en Guinée.
Ebola a causé de ravages. A la fois sur les plans humain, économique et social. Dans les zones touchées, beaucoup d’enfants sont devenus orphelins parfois de mère et de père.
Les activités économiques qui tournent au ralenti. Paralysant l’économie non seulement dans les pays touchés mais aussi chez leurs voisins. La Côte d’Ivoire, elle, vient de rouvrir sa frontière avec la Guinée. En même temps, on enregistre les premiers cas d’Ebola à Lola, préfecture limitrophe de ce pays.
Côté Ouest, le Sénégal lui reste inflexible. La frontière est toujours fermée. Au-delà de la paralysie des activités économiques qui fait souffrir les populations de deux côtés de la frontière, c’est un autre problème qui se pose : les enfants guinéens qui étudient au Sénégal et qui sont venus en vacance dans leur pays d’origine avant la fermeture de la frontière sont bloqués en Guinée.
Face à cette situation, l’inquiétude des parents devient de plus en plus grandissante. Dans tout le Fouta, des enfants qui étudient au Sénégal sont dans des villages des préfectures limitrophes du Sénégal. Ils attendent que le Sénégal les autorise pour traverser la frontière et reprendre les études. Le Sénégal fait la sourde oreille. Ces enfants risquent d’abandonner l’école bien malgré eux.
Toutes les préfectures de la Moyenne Guinée sont concernées par cette situation déplorable. Partout, et comme chaque année, les enfants étaient venus pour passer les vacances. Des vacances qui se prolongent pour eux. Si leurs camarades guinéens ne sont pas non plus à l’école pour cause d’Ebola, en revanche de l’autre côté de la frontière, ce n’est pas le cas.
Du coup, certains parents sont véritables désemparés. Faut-il attendre que le Sénégal assouplisse sa position et permette le retour des enfants ou faut-il envisager de mettre ces derniers dans les écoles guinéennes ? Choix difficile pour ces parents. Envoyer un enfant étudiant à Dakar dans une école d’un village éloigné de la Guinée, mieux vaut rester à la maison, indique un parent. C’est un monde à l’envers pour l’enfant. Un autre parent explique que lui-même et sa femme vivent à Dakar. Si les enfants doivent reprendre l’école en Guinée, ils seront à la charge de leur grand-mère, vieille et malade.
Véritablement, les vacances tournent au cauchemar pour ces familles et plus particulièrement pour les enfants. Lesquels sont empêtrés dans une situation que seul le Sénégal peut régler.
En autorisant le retour des enfants et de reprendre l’école. Mais quand on sait quel lynchage médiatique la venue d’un étudiant guinéen malade a suscité au Sénégal, on voit mal ce pays fléchir pour le moment. Pendant ce temps, le calvaire continue pour dizaines voire des centaines d’enfants et leurs parents.
Habib Yembering Diallo
Analyste et Correspondant de www.nlsguinee.com en Guinée
Contact : [email protected]
Tel: (+224) 62 29 11 95
Pour www.nlsguinee.com
Source: http://www.nlsguinee.com/