Formalités de départ : l’obtention du visa et le départ pour Rabat
Jules a eu besoin d’un visa pour le Maroc. « A cette époque, le Maroc n’avait pas encore d’ambassade au Burkina-Faso. La demande de visa devait se faire à Abidjan en Côte d’Ivoire. Mais par mesure de sécurité, un travailleur du Centre National des Œuvres Universitaires (du Burkina-Faso) se déplaçait à Abidjan avec les passeports de tous les nouveaux boursiers pour l’établissement du visa. Ensuite nous l’avons rejoint en Côte d’Ivoire. Il nous a accompagné à l’aéroport et nous a remis nos passeports. Tous les deux ans, tout boursier a droit à un billet de vacances de la part de l’Etat burkinabè mais l’obtention du visa, et les frais qui s’y attachent, relèvent désormais de la reponsabilité de l’étudiant » me confie Jules.
Jules a voyagé en compagnie d’autres boursiers : « Des 51 boursiers de ma promotion, onze (11) ont fait l’objet d’un premier convoi ; ce sont ceux qui étaient orientés en médecine et en classes préparatoires. Le dernier convoi de 40 étudiants était le groupe dont je faisais partie. De Ouagadougou à Abidjan nous avons voyagé avec Air Burkina. Quant au trajet Abidjan Casablanca nous avons emprunté la Royale Air Maroc (RAM). Malheureusement, il n’existe pas de vol direct entre le Maroc et le Burkina Faso. »
L’accueil à l’aéroport de Rabat
« Au Maroc, l’A.E.B.M (Association des Etudiants Burkinabè au Maroc) avait délégué un groupe d’étudiants pour nous accueillir à l’aéroport mais, notre vol avec la RAM avait accusé d’un retard de 4 heures. Sans informations au sujet de notre localisation, ce groupe s’est replié après une longue attente. Mais fort heureusement, nous avions rencontré à l’aéroport d’Abidjan deux anciens étudiants qui venaient de passer leurs vacances au Burkina-Faso et retournaient au Maroc. Ce sont eux qui nous ont guidés jusqu’à Rabat. »
Mes premiers jours au Maroc
« Nous étions logés à Rabat (capitale politique du Maroc) à la cité universitaire internationale (que nous appelons Cité Inter). Des étudiants étrangers y vivent mais également lors de chaque rentrée académique, on y accueille les nouveaux venus (toutes nationalités confondues et quels que soient leurs villes d’affectation) pour quelques jours, le temps que ces étudiants remplissent les formalités administratives auprès de l’A.M.C.I et de leurs ambassades respectives. »
Mon départ pour Marrakech et mon premier contact avec mon université d’affectation
« Nous étions quatre nouveaux burkinabès affectés à Marrakech, dont trois (3) à la faculté des sciences et l’autre à l’Institut Supérieur de Technologie Appliquée (I.S.T.A).
Nous avons passé 48 heures à Rabat avant de partir pour Marrakech avec un aîné de la 4ème année d’informatique, Joseph, qui était venu chercher sa 1ère bourse (de l’année en cours) à Rabat. C’était le mercredi 23 septembre 1998 vers 10 heures du matin (heure GMT) qu’il nous a amenés à la faculté des sciences pour nos inscriptions ; choses faites sans aucun problème. Certains cours avaient commencé depuis peu mais, les travaux dirigés n’avaient pas encore commencé. C’est le jeudi 24 septembre 1998 à 14 heures que j’ai suivi mon 1er cours à la faculté des sciences de Marrakech. C’était un cours de thermodynamique, suivi d’un cours d’analyse à 16 heures 15 mn.
Certains Marocains étaient curieux de nous parler et de savoir qui nous étions. D’autres, étrangement, se moquaient de la pigmentation de notre peau. Il arrivait parfois que personne d’autre ne s’asseille sur le même banc que moi alors que celui-ci mesure 5 à 6 mètres. »