Les résultats de la première enquête emploi en Côte d’Ivoire sont connus. Il ressort de celle-ci qu’une frange importante de la population active n’a pas encore accès à un emploi décents.
9,4% c’est le chiffre principale de l’enquête emploi-2012, fruit de l’effort de l’AGEPE, l’Agence d’Etude et de Promotion de l’Emploi dirigée par M. N’dri Philipe (Directeur Général). 9,4% est taux de chômage moyen en Côte d’Ivoire mais les données changent d’une ville à l’autre, d’une région à l’autre. C’est le cas par exemple d’Abidjan avec un taux de chômage autour de 19,5%. Sur le découpage zone rurale-zone urbaine, le chômage plafonne à 15,2% pour la zone urbaine et 3,8% en zone-rurale. Par sexe, par tranche d’âge et par niveau d’instruction, les chiffres ne sont pas aussi reluisants. En Côte d’Ivoire, les femmes sont les plus touchées par le chômage. A côté d’elles figure les diplômés car plus le niveau d’étude est élevé, plus les le chômage est important. Les chômeurs de niveau doctorat, BAC +4 à BAC +5 ont un taux de chômage encore plus élevé.
L’enquête au-delà de ces chiffres s’intéresse aussi à la situation salariale de ceux qui sont en activité. Force est de constater que certains ne touchent même pas le SMIG, le Salaire Minimum Inter-professionnel Garanti. Quand on sait que le SMIG est évalué à 36.000 F CFA, l’enquête révèle que 42,7% de travailleurs reçoivent un salaire en dessous de la norme. Sur l’application du SMIG à 60.000 f CFA qui n’est pas encore effectif, le chômage est 58,4%. Sur les autres chiffres de l’enquête, l’AGEPE révèle que le taux d’emploi informel est de 91,2% avec un taux d’emploi salarié à 18,1% et le taux d’emploi vulnérable à 70,4%. Le taux de sous-emploi est plutôt élevé en Côte d’Ivoire et cette situation s’explique par la durée de l’emploi. Ces derniers chiffres démontrent très clairement que la Côte d’Ivoire a un secteur informel très important. Il s’agit donc pour les Ivoiriens de transformer ces offres du secteur informel en emplois plus productifs, en emplois décents.
Un autre taux inquiétant ressort de cette enquête de l’AGEPE : il s’agit du nombre important de chômeurs découragés. Ils sont découragés de chercher du travail parce que convaincus que toutes les portes leur sont fermées soit à cause de la corruption, soit à cause du manque de moyen, d’opportunités ou d’informations. On estime que 40,3% des chômeurs sont frappés par le syndrome du découragement ! « Oui 40,3% de personnes fatiguées de chercher du travail c’est beaucoup ! Ce chiffre se justifie par le fait que ces chômeurs ne s’informent pas sur ce qui se passe ou se qui est en train d’être fait en matière d’opportunité d’emploi. Ils ont tendance à rester chez eux et à se résigner au désespoir. Ils estiment être incapables de réagir face à cette adversité » nous indique M. N’Dri Philipe Directeur Général de l’AGEPE.
L’enquête emploi-2012 n’a pas pour but d’inquiéter les Ivoiriens bien au contraire. Ce travail donne des pistes de recherche sur la question du chômage en Côte d’Ivoire et les moyens pour le résorber. Au-delà il faut dans l’immédiat penser à des stratégies d’information en vue de permettre aux chômeurs découragés de se rapprocher des pôles d’emploi et des structures de promotion de micro-projet. Bien sûr dans ce schéma, les entreprises doivent elles aussi se rapprocher des structures étatiques pour pouvoir présenter leurs offres et les possibilités qu’elles ont d’aider à réduire le taux de chômage en Côte d’Ivoire.
SUY Kahofi pour ExcelAfrica
15/08/13