Ils sont nombreux qui courent les rues de la cité économique avec des marchandises de tous genres, surtout en cette période de vacances.
Les vacances, ce mot renvoi à plusieurs choses, selon la posture de la personne qui le définit. Pour certains c’est une période de repos où l’on peut s’amuser et faire toutes les belles choses, dont on a rêvé au cours de l’année scolaire, pour d’autres c’est le début d’une bataille permanente. Ils sont jeunes, mais font déjà face aux péripéties de la vie, leurs âges oscillent entre sept à dix sept ans. Dans les rues de la ville de Douala la remarque est-là. Ses vendeurs ambulants saisonniers courent les rues en bravant les difficultés quotidiennes. Il est un peu plus de 12 heures au marché Deido. Au milieu d’une foule qui va dans tous les sens, circulent des tous petits qui essayent de s’imposer à travers ses voix innocentes qui laissent entendre «arachide, tomate, plantain…». Le cas le plus marquant, ce sont ces deux fillettes, respectivement de sept et huit ans, qui portent sur leur tête chacune un plateau de tomates. Et qui tant bien que mal utilisent leur innocence pour proposer leur marchandise. «Tata s’il te plait tu veux la tomate, c’est un tas à cent franc mais on peut te donner trois tas à deux cents», supplient-elles pour essayer de faire la recette de la journée. Plusieurs autres jeunes enfants en longueur de journée vendent dans la rue, «arachides, lotus, bonbon, chocolat, biscuit, fruit … ».
Tous les risques
Bref, des marchandises dont le capital frôle à peine 3000 Fcfa. Ses enfants au péril de tous les risques, profitent des embouteillages pour faufiler entre les véhicules et proposer leurs produits. Plateau à la tête, sac à dos, vêtements et chaussures quelquefois délabrer, ils parcourent des kilomètres à pied par jour .Pour eux l’objectif est le même, s’assurer, une belle rentrée scolaire. «Je vends parce que je dois m’acheter des cahiers à la rentrée et quelques chaussures», confie Yvan, vendeur de biscuits qui avance les mêmes raisons que tous les autres.
Loin du besoin et de la forte motivation de ses enfants à aider leurs parents dans la tâche qui est la leur, les risques auxquels ses enfants s’exposent sont si proches. En longueur de journée, ils sont à la merci à de nombreux dangers qui sont entre autres des accidents, des agressions physiques ou morales. On ne saurait ignorer ses nombreux cas d’enlèvement des enfants, principale cible de nombreux trafiquants. Sans détourner le regard de ses vicieux et pervers qui s’en prennent souvent à ses pauvres innocentes pour assoupir leur désir malsain. Pour certains parents, malgré les risques que prennent leurs enfants, c’est un choix radical qui s’impose à eux en dépit de leur condition de vie. «J’aimerais bien que mes enfants restent dormir à la maison, mais je suis veuve j’ai cinq enfants et j’ai à peine de quoi les nourrir donc pendant les vacances chacun doit mettre la main dans la pâte», indique Colette commerçante.
D’autres par contre sont radicaux et pas question de sacrifier selon eux leurs enfants. «Quand on fait les enfants, il faut savoir qu’on pourra au moins les nourrir, leur donner la bonne éducation en payant leurs études, sinon pourquoi en faire, je suis pas d’accord avec ses enfants qu’on envoie dans la rue sans protection», confie dame Rose furieuse. Chacun peut avoir son avis sur la question, mais il existe bel et bien une loi sur le travail des enfants, reste au gouvernement de veiller à son application.
Source: http://www.lanouvelleexpression.info
17 juillet 2013