Les cours n’ont pas repris ce lundi dans les écoles publiques de la République du Congo où les enseignants observent un mouvement de grève depuis le 25 février.
Tout semblait pourtant être mis en oeuvre pour que l’école reprenne ce lundi matin, mais à Brazzaville (la capitale) et Pointe-Noire (deuxième ville), tout comme dans les autres localités du pays le constat était déplorable.
Les élèves ayant suivi l’appel du Mouvement des élèves et étudiants du Congo sont arrivés massivement à l’école, mais ilsn’ ont pas trouvé d’enseignants.
Vendredi, quelques responsables de la Concertation pour la revalorisation de la profession d’enseignant (CRPE), la plate- forme syndicale à l’origine de la grève, avaient pourtant invité les enseignants à reprendre le travail dès le 15 avril.
Le statut particulier des enseignants et l’augmentation de 60% de leur salaire indiciaire, principales revendications des grévistes, étaient en train de trouver une suite, selon les responsables syndicaux qui avaient lu une déclaration devant plusieurs centaines d’enseignants réunis à Brazzaville.
“La valeur du point indiciaire de 320, soit 60% de relèvement, a été prise en compte dans le statut particulier”, a notamment indiqué Daniel Ngami, un responsable syndical.
Ce statut particulier, a-t-il expliqué, est en voie de validation, après sa rédaction par une commission mixte qui a regroupé les ministres concernés par la question et les représentants des enseignants.
Ce message n’a cependant pas trouvé une oreille attentive des enseignants dont certains estiment que les représentants syndicaux sont corrompus. Nombreux avaient d’ailleurs quitté précipitamment la salle, après les premières phrases prononcées par leur dirigeant syndical.
“Nous n’allons pas reprendre le travail sans pouvoir dire ce que nous avons gagné de concret. Jusque-là on ne nous fait que des promesses qui ne sont pas concrétisées”, a réagi un enseignant abordé par Xinhua.
Déjà, le 8 avril, on attendait que les enseignants reprennent le travail suite à un appel lancé par le gouvernement, qui incitait les élèves et enseignants à la reprise des activités après la trêve d’une semaine pour congés de Pâque.
C’était aussi peine perdue, car les vacances n’avaient pas diminué l’ardeur des grévistes.
Vendredi dernier, de retour au pays après un séjour de travail en France, le président congolais Denis Sassou N’Guessoa a invité les grévistes à “un dialogue constructif” avec le gouvernement en vue d’une reprise des cours dans les écoles.
Mais les négociations semblent piétiner. Elles sont d’ailleurs brouillées par une multitude de syndicats enseignants dont les dirigeants ne cessent pas de se déchirer sur l’idée de suspendre le mouvement de grève.
Selon une des centrales syndicales connues au Congo, la Confédération des syndicats libres et autonomes du Congo, la négociation en vue de la reprise des classes ne devrait commencer que ce lundi.
“Jusque-là on a en quelque sorte poussé un tonneau vide”, a notamment indiqué le leader de la Confédération, Serge Blanchard Oba.
16 avril 2013 – Xinhua