Niger – A L’Université de Niamey. Violation des Franchises Universitaires et répression barbare. Le Ministère retire le transport, l’hébergement, la bouffe et demande la reprise de cours
Libération Niger – [10/06/06]
Le jeudi 1er juin 2006, c’est un rappel, les étudiants de l’unique Université du Niger sont sortis, indignés par l’accumulation de près de six (6) mois d’arriérés de bourse. Ils ont saccagé, sur leur passage, quelques véhicules.
La réplique du pouvoir central de Niamey a été sans pitié : les forces de l’ordre ont pris d’assaut le campus et les facultés en violation flagrante des Franchises Universitaires. Bilan : des dizaines de blessés dont des cas graves et d’autres dizaines d’arrestations. La nuit suivante, le Gouvernement dépêche (encore) plus d’hommes avec armures, comme en temps de guerre, pour vider les étudiants de la Cité Universitaire. Plusieurs d’entre eux sont aujourd’hui jetés à la rue car n’ayant personne pour les héberger à Niamey. Les étudiants qui refusent d’abandonner la partie ont déposé un autre ultimatum qui a expiré lundi soir. Ils exigent, en plus, la libération immédiate et sans condition de leurs camarades, au nombre de 19, retenus au camp de la police.
Ce bras de fer risque de compromettre les efforts consentis par les Enseignants-Chercheurs pour la normalisation de l’année académique en cours. Tôt ce matin, nous apprenons sur les ondes de la radio nationale que les autorités du Ministère des Enseignements demandent aux étudiants réprimés avec rage de reprendre le chemin de la Fac, alors même que les bus sont parqués, la Cité fermée ainsi que le resto.
C’est le lieu d’affirmer qu’il n y a pas de volonté réelle de redresser l’école nigérienne. Comble du ridicule, l’on veut créer trois (3) instituts à l’intérieur du pays alors même que l’unique Université du pays reste sans grands moyens. Ainsi va le Niger d’aujourd’hui.