L’école où l’on apprend à dessiner des mangas
Eurasiam, à Paris,est la seule école européenneà proposer, après le bac,un cycle d’études consacréaux loisirs culturels japonais.Mais elle ne propose que vingt places pour quatre cents candidatures. Depuis quatre ans,les élèves s’y bousculent pour apprendre à dessiner des mangas,ces BD populaires que les jeunes Français s’arrachent.
La surprise est de taille, quand on découvre Eurasiam, derrière la place de la République, à Paris. Le vieil immeuble de l’école est à des années lumière des jolis temples japonais en photo sur son site Internet. « C’est vrai, c’est petit, admet Margherita Balzerani, directrice pédagogique, qui en plaisante : On habitue nos étudiants aux conditions de vie des Japonais, qui vivent pour la plupart entassés dans d’étroits logements ! »
Rire général dans la salle informatique où les jeunes planchent sur le sujet du jour : « La magical girl ». Kesako ? Un personnage typique du manga : une fillette aux pouvoirs magiques, avec de grands yeux noyés d’étoiles et des couettes malicieuses.
Étudiant en première année, le Vannetais Rodérik Haas en maîtrise déjà parfaitement les codes graphiques : « Je suis tombé dans le manga tout petit, poussé par mon grand frère, explique-t-il. Moi, je préfère le shônen (séries destinées aux garçons) comme One Piece et Naruto ». Il a débarqué à Paris juste après son bac et quelques cours d’arts plastiques au lycée. « J’ai envoyé un dossier d’inscription avec des dessins. J’ai ensuite passé des entretiens individuels. On devait avoir une réflexion sur une oeuvre d’art choisie au hasard. »
Là, penché sur son ordinateur, Rodérik ombre le visage d’un personnage à l’aide d’un logiciel. Demain, il sera en cours de japonais. « On n’a pas assez d’heures pour maîtriser la langue, estime sa voisine Sarah Breton, une Quimperoise qui a grandi en Ile-de-France. On compte tous sur notre séjour au Japon pour ça ! »
Ah, le Japon… ! Tous les étudiants en rêvent. Le cursus comprend six mois dans les locaux d’Eurasiam, à Tokyo. Ce qui explique le coût de cette école : « 5 900 € dès la première année. Mais cela revient à 2 400€ par an si on lisse sur les cinq ans et Eurasiam compte un tiers d’élèves boursiers, indique Lionel Panafit, le directeur. Un prix moyen pour une école d’arts privée. »
C’est la deuxième surprise de la visite. Les murs des salles de cours ne sont pas couverts de héros japonais, mais d’esquisses, à la sanguine ou à la mine de plomb, de corps nus, de paysages. « Avant de pouvoir déformer à volonté un visage, il faut maîtriser le dessin classique, rappelle Margherita Balzerani, directrice pédagogique adjointe et professeure d’histoire de l’art. Avant le cubisme de Picasso, il y a des années d’apprentissage du trait. »
‘ French touch ‘
Wouah… Picasso ? Notre sourcil levé fait rire l’artiste parisien Yannick François, « pas du tout branché manga ». À Eurasiam, il enseigne le nu et guide régulièrement sa troupe d’élèves dans les musées. Un brin ronchon à chaque rentrée : « Ils (les étudiants) pensent me bluffer avec leurs petites nanas aux grands yeux. Ah, ça, ils savent faire… Des singes savants. Faut tout réapprendre ! » À part ça, le professeur n’accable pas ses élèves ¯ « Le niveau en culture de l’art des jeunes Français en général est nul ! » ¯ et s’ingénie à rattraper le retard. « Ils doivent atteindre un très haut niveau de dessin pour trouver leur propre style. »
Marjorie Jarnigon, en troisième année, s’y emploie. « Je cherche la parfaite synthèse entre notre façon française de raconter des histoires et les personnages du manga. »
Le directeur s’en félicite : « Il n’y a aucun intérêt à copier les Japonais. Ici, nous cherchons à développer la french touch, un mode graphique lisible partout dans le monde. C’est un vrai défi. » Qui intéresse de près le marché hexagonal des éditeurs de manga : Kana, Glénat, Delcourt… Beaucoup ont développé des partenariats avec Eurasiam. Pascal Lasine, patron des éditions Tonkam, vient donner des cours de scénarisation ; Kana confie des travaux d’illustration aux étudiants.
Cette école, née en 2005, est le fruit de trente ans d’amour entre la culture populaire japonaise et le public français (2e plus gros consommateur de mangas après le Japon). L’histoire a débuté en 1978, avec la diffusion à la télévision de la série Goldorak, ce super héros qui grimpait dans un robot pour combattre les méchants. Aujourd’hui, Marjorie la Provençale court les salons pour tenter de séduire les éditeurs. Elle a en tête le premier manga d’Élodie Koeger et le manuel d’apprentissage d’Arnaud Tribout, deux anciens élèves déjà publiés.
Rodérik, le Vannetais, confie : « Le week-end, à la maison, ma petite soeur est verte de jalousie quand je lui raconte ce que je fais.»
05 décembre 2009
Source: http://www.ouest-france.fr
MANGA MONTREAL
L’école de Manga Japonais de Montréal (www.mangamontreal.com) est une école unique en son genre entièrement dédiée à l’apprentissage du dessin manga et du japonais.
Les cours de dessin manga sont donnés par des manga-kas japonais.
Manga Montréal propose de prendre des cours de manga et des cours de japonais en ligne en afrique (Bénin, Congo, Gabon, Algérie, Maroc, Tunisie, Sénegal, Togo, Cameroun, Niger, Egypte,…)
L’École de Manga Japonais de Montréal offre aussi des stages de Manga et de culture japonaise (www.campdejourmangamontreal.com).
MANGA MONTREAL
Le projet “Manga for Africa” de l’École de Manga Japonais de Montréal (www.mangaafrica.com) a pour but d’utiliser les mangas comme outil d’apprentissage ludique pour initier les enfants à la lecture et aux autres disciplines.
Le projet initié en Juillet 2014 va initialement commencer par un partenariat entre l’École de Manga Japonais de Montréal et la Coopérative d’Enseignement et de Rédaction de Documents (CERD) de la République de Guinée, organisme scolaire sans but lucratif (le premier en Guinée) crée en 2010, qui oeuvre très activement dans le domaine de l’éducation.
Concrètement le projet “Manga for Africa” c’est:
La collecte de livres mangas en bon état gracieusement offerts par celles et ceux qui n’en ont plus l’utilité et qui veulent par leur geste avoir un réel impact!
L’acheminement des mangas en Afrique dans les écoles primaires grâce à des partenaires locaux présents sur le terrain
L’École de Manga Japonais de Montréal va dans un premier temps assumer le financement de l’envoi des manga en Afrique en reversant pour chaque cours de manga pris à l’école 1$ pour le “projet Manga for Africa”