Les vacances sont là. Si pour les élèves, c’est la période de repos mérité, pour les enseignants vacataires, commence une période plus ou moins longue de galère. Et pour cause, des fondateurs d’établissements profitent de la fin de l’année scolaire (avril-mai) pour refuser de payer les salaires de ces derniers dont l’apport en matière d’appui à l’éducation n’est plus à démontrer. Est-ce parce que certains vacataires qui, travaillant dans le noir sans autorisation d’enseigner, sont ainsi à la merci des promoteurs de lycées et collèges privés ? Apparemment, ce n’est pas tellement une question de statut (même si avec un contrat, on peut se plaindre en cas de problèmes). Des enseignants vacataires permanents vivent les mêmes problèmes et sont obligés de subir le jeu de cache-cache des fondateurs.
Pire, alors que le budget consacré à la vacation est connu dès la rentrée, ils claironnent que l’établissement a des problèmes de trésorerie. Or, ils sont très prompts et très stricts (souvent même sans pitié) quand il s’agit de recouvrer les frais de scolarité des élèves. Pourquoi jouer alors au chat et à la souris quand il s’agit de payer les heures de vacation ? La conséquence de ces mois impayés de vacation, ce sont des cours non assurés et des programmes non achevés et donc une mauvaise qualité de l’enseignement. Que fait l’Etat dans tout cela ? Des dispositions réglementaires existent, qui encadrent la profession d’enseignant et le statut de vacataire.
Malheureusement, que peut faire l’Etat quand on décide de contourner les textes pour travailler dans le noir ? On le comprend bien, ce secteur a besoin d’être encadré surtout que l’Etat perçoit des impôts sur les vacations. Il est temps de mettre de l’ordre. Le ministère en charge des Enseignements secondaire et supérieur pourrait renforcer le contrôle sur les établissements, ce qui permettrait de déceler les anomalies de gestion du personnel. Si l’on ne fait rien, il ne faut pas s’étonner de voir une catégorie de fondateurs (tous ne sont pas malhonnêtes) prendre en otage régulièrement l’année scolaire dans leurs établissements (avec d’un côté, les élèves et de l’autre, les enseignants vacataires), sacrifiant ainsi l’avenir de la jeunesse sur l’autel de leurs intérêts matériels.
SIDZABDA
Le Pays
12/06/12