Classes surchargées, enseignants insuffisamment formés ou trop peu nombreux, manuels scolaires en nombre insuffisant, toilettes inexistantes ou non séparées pour les filles et les garçons : tel est le lot d’un grand nombre d’élèves du primaire en Afrique subsaharienne, souligne l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) dans une étude publiée mercredi sur les ressources scolaires et pédagogiques en Afrique subsaharienne.
Premier constat de l’enquête: un élève d’Afrique subsaharienne a tous les risques de se trouver dans une classe surchargée. En effet, la taille des classes dans les écoles primaires publiques peut atteindre jusqu’à 67 élèves au Tchad, contre une moyenne inférieure à 30 dans l’ensemble des pays de l’OCDE. Sans compter que de nombreuses classes du primaire en Afrique subsaharienne sont des classes multigrades, c’est-à-dire qui rassemblent deux, voire trois niveaux, révèle l’étude.
Parallèlement, l’Afrique subsaharienne continue d’être confrontée à une forte pénurie d’enseignants, liée à l’augmentation régulière du nombre d’élèves et au départ des professeurs des écoles qui, chaque année, sont nombreux à quitter leur profession. Au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, le personnel enseignant doit plus que doubler d’ici 2015 pour réaliser l’enseignement primaire universel.
Afin de remplacer les enseignants qui quittent chaque année le système public, plus de deux millions d’enseignants supplémentaires devront être recrutés dans la région afin de répondre à la demande, soit l’équivalent de 75% du corps enseignant actuel.
Autre constat : le nombre de manuels est insuffisant, ce qui contraint les élèves à partager leurs ouvrages, une situation particulièrement préoccupante en République centrafricaine où il existe en moyenne un manuel de lecture et de mathématiques pour 8 élèves. Quant au Cameroun, on y compte en moyenne un manuel de lecture pour 11 élèves et un livre de mathématiques pour 13 enfants.
De nombreuses écoles d’Afrique subsaharienne sont, partiellement ou entièrement, privées d’accès à l’eau potable, à des toilettes ou à l’électricité, déplore le rapport. L’absence de toilettes propres, sûres et séparées pour les filles et les garçons, tend à décourager les enfants, notamment les filles, d’aller à l’école régulièrement, une situation devenue la règle dans de nombreuses écoles publiques primaires de la région, en particulier en Côte d’Ivoire, en Guinée équatoriale, à Madagascar, au Niger et au Tchad.
Il est à noter que dans la plupart des pays, les écoles sont plus fréquemment équipées de toilettes que de dispositifs d’accès à l’eau potable. Il existe cependant des exceptions, à l’image de Maurice et du Rwanda, où toutes les écoles disposent à la fois de toilettes et d’accès à l’eau potable. Au Burkina Faso, au Burundi, au Cameroun, en Gambie, en Guinée, au Malawi, au Niger, en République démocratique du Congo et au Togo, 80% des écoles n’ont pas l’électricité, note encore l’enquête de l’ISU.
Juin 2012
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