Le gouvernement cède face à la mobilisation.
C’est un recul, sous le flot des critiques. Face à la mobilisation croissante et aux nombreuses attaques de patrons, d’universitaires et de politiques, le ministère de l’Intérieur a annoncé vendredi la publication, début 2012, d’une nouvelle circulaire «spécifique» sur le travail des étudiants étrangers «hautement qualifiés». Ce texte sera élaboré après une réunion «dans les premiers jours de janvier» entre les ministères concernés et les organisations de l’enseignement supérieur. Il doit «compléter» la circulaire controversée du 31 mai.
Cette dernière, relative à l’immigration professionnelle, appelle à une «rigueur» accrue face aux demandes de titres de travail, notamment étudiantes. Depuis son entrée en vigueur, les obligations de quitter le territoire pour les étudiants étrangers privés de visa salarié se sont multipliées. Les entreprises françaises qui les avaient recrutés ont protesté, comme de nombreux politiques, y compris dans la majorité.
Vendredi matin, un rendez-vous a eu lieu entre Guéant et Sarkozy. L’annonce, dans la foulée, d’une adaptation de la circulaire prend acte d’une contradiction flagrante : en 2007, Sarkozy se faisait le chantre de l’immigration choisie, réclamant que «la France devienne un pays qui attire les meilleurs étudiants du monde entier».
Totalement antinomique avec cet objectif, la circulaire du 31 mai n’a trouvé que peu de défenseurs. «Cette circulaire va à l’encontre de toute logique économique puisque nos entreprises ont réellement besoin de ces salariés qualifiés qui apportent leur double culture, véritable richesse», a déclaré vendredi Charles Givadinovitch, secrétaire national de l’UMP chargé de la lutte contre la précarité et la pauvreté, demandant son retrait. «On s’est plantés», avait résumé le ministre de l’Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez. Vendredi soir, le collectif d’étudiants étrangers, dit du 31 mai, qui réclame toujours le retrait de la circulaire, a fait savoir qu’il veut participer à la concertation, début janvier.
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