LITTERATURE – Prix Goncourt: mode d’emploi

Si vous pensez que décrocher un Prix Goncourt est le résultat d'un long passif littéraire, le Prix Goncourt de cette année en est le parfait contre exemple. Pour autant, le talent est indéniablement au rendez-vous.

C'est son tout premier roman. Et pourtant, Alexis Jenni, professeur de biologie de 48 ans, vient de décrocher le plus prestigieux prix littéraire. L'auteur de "l'art français de la guerre" a tout compris et, une seule fois aura suffit. Alors que chaque année pas moins de 650 romans sortent sur le marché, sachant que certains sont même parfois boudés, celui-ci a indéniablement eu "un coup de chance" ou "un coup de baguette magique". Bref, c'est extrêmement rare, voire "du quasi jamais vu" sur le Goncourt. Par exemple, Emmanuel Carrère qui a décroché cette année le Renaudot, avait pas moins de 5 romans, 4 récits et 3 essais à son actif.

Et pour autant, le talent n'a apparemment pas d'âge. Après certes, des essais infructueux, il y a 20 ans, Alexis Jenni a envoyé son manuscrit à une seule maison d'édition, à savoir Gallimard. Et, c'est son roman qu'elle choisit de publier parmi 30 000 autres qui sont envoyés annuellement.dans la collection NRF, soit la plus prestigieuse. Un premier "coup de chance", certes, sûrement doublé "d'un coup de génie". Puis, "l'art français de la guerre" se retrouve à paraître au mois de septembre et fini par faire partie des "goncourables", soit des finalistes potentiels du Goncourt. Et "deuxième coup de génie" le roman se retrouve dans les quatre derniers.

En d'autres termes, l'auteur ne se disait pas du tout écrivain, et le Goncourt n'est en général pas du tout décroché par des auteurs aussi novices. Et, pourtant "l'art français de la guerre" a séduit.

Une histoire dans l' Histoire

Tiré du livre de Sun Tzu "l' art de la guerre", philosophe chinois, "l'art français de la guerre" parle de transmission de générations. Un jeune homme qui fait arrêt de travail sur arrêt de travail et, qui se refuse à entrer sur le marché, va rencontrer par le plus grand des hasards un ancien militaire qui a fait la guerre d'Indochine. Résultat, ils vont mutuellement se raconter leurs vies et s'enrichir de l'expérience de l'autre. Tout au long de "l' art français de la guerre", ils vont essayer de grandir et d'évoluer ensemble. Enfin, ce roman passe également en revue l'héritage historique de 20 ans de guerre coloniale.

Une formule et un thème qui ont apparemment convaincu les membres du jury. Reste à savoir, ce qu'en pensera le public sachant qu'un auteur qui reçoit le prix Renaudot peut espérer vendre 200 000 exemplaires tandis qu'un prix Goncourt peut en distribuer le double.

http://www.maritima.info

02/11/2011

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *