Face aux difficultés organisationnelles rencontrées dans le cadre de cette rentrée pourtant démarrée sous de bons auspices, les enseignants ont finalement opté pour les débrayages qui s’annoncent pour bientôt en vue de la satisfaction de leurs revendications.
Les responsables syndicaux du primaire et du secondaire ne voient plus les choses de la même façon comme ce fut le cas il y a environ un mois à la rentrée. La raison est toute simple : les espoirs qu’ils ont placés sur les promesses faites par le gouvernement au secteur socio-éducatif sont de moins en moins satisfaits alors que la rentrée se poursuit aisément sur toute l’étendue du territoire national. Une chose est sûre : les responsables syndicaux ne sont plus enclins à persévérer sur la même lancée si les revendications ne trouveraient plus une suite favorable.
C’est le cas du Front national des trois ordres de l’enseignement au Bénin qui projette pour bientôt des mouvements de débrayage dans le secteur éducatif. A la veille de la rentrée, ce front avait rassuré les parents d’élèves qu’en ce qui le concerne, le démarrage de la rentrée 2011-2012 n’est pas menacé et qu’il aviserait lorsque au moment venu. Aujourd’hui, les responsables syndicaux membres de ce front projettent des mouvements de débrayages pour bientôt si les négociations n’aboutissaient.
Raouf Affagnon et les siens regrettent qu’il n’ait pas eu de consensus autour de cette reprise des classes. Cette défection agitée par le Front quelques jours après la rentrée des classes ne garantie pas durablement une année scolaire apaisée. La menace de boycott des cours dans nos écoles les jours à venir par les enseignants pour motif de grève dans le secteur éducatif au Bénin n’est plus loin de prendre corps surtout que le consensus manque autour de la rentrée des classes au titre de cette année académique 2011-2012.
Selon Raouf Affagnon, plusieurs questions qui auraient pu être résolues avant la rentrée proprement dite de sorte à éviter des perturbations qui risquent d’entamer le bon déroulement des programmes n’ont pas été faites en son temps et les activités sociales de contrôle de santé, de formations et de décaissement et autres ne sont pas de nature à être exécutées pendant l’année scolaire. Ces activités devraient pouvoir s’exécuter normalement durant les vacances.
Ces mouvements qui s’annoncent visent à coup sûr, à réduire les chances de réussite des apprenants qui en font les frais lorsque le programme est perturbé. A un moment donné, le dialogue social est devenu inexistant, ce qui augmente les séries de frustrations observées au sein des mouvements syndicaux. A ce jour la rentrée des classes a démarré et les conditions telles que décrites ne sont absolument pas le gage d’une année scolaire apaisée. Il revient à chacun de prendre ses responsabilités afin de pallier au pire en l’occurrence, lorsque les représentants des mouvements syndicaux seront à bout de souffle. Car c’est seulement à ce moment là qu’ils décident de paralyser le pays.
Autres choses, les primes sont inexistantes alors que cela constitue pour eux un droit. Les enseignants ont droit à deux sortes de prime notamment la prime de gratification et la prime de rendement. Mais curieusement les autorités se sont entendues pour leur arracher une de ces primes et des difficultés persistent autour de la seule. En ce qui concerne la baisse du niveau et les faibles résultats de fin d’année il convient de nuancer. Il existe des causes conjoncturelles et systémiques. Les premières sont liées à la précarité qui se trouve être encore ambiante au Bénin. Quant aux causes systémiques, l’Etat continue d’accepter dans le secteur des enseignants peu qualifiés et sans formation, ce qui ne peut qu’accentuer cette baisse de niveau constatée au niveau des apprenants. Et sur cette question de formation, le Bénin ne dépense pas pour des enseignants mais plutôt ce sont les partenaires et cette formation se fait encore en retard pour cause des combines des responsables en charge de ce secteur.
Gathum Gbaguidi
Publié par Le Quotidien Adjinakou du 19 octobre 2011