BANGUI (Xinhua) – La capitale centrafricaine vit sous une sorte de "tension sociale"cette semaine avec la grève des enseignants du supérieur, des enseignants vacataires du secondaire, des étudiants de l'Université de Bangui et la manifestation des militaires et gendarmes retraités.
L'Université de Bangui subit une double paralysie depuis bientôt deux semaines. Les 311 enseignants ont suspendu les cours pour exiger du gouvernement l'application du décret portant leur statut particulier signé par le Président François Bozizé en 2009 mais qui demeure sans effet financier.
"C'est nous qui formons les cadres de ce pays, mais nous vivons dans des conditions indésirables", a déploré le secrétaire général du syndicat national des enseignants du supérieur (SYNAES). Cette grève de trois jours au début, a été reconduite lundi dernier pour huit jours et pourrait continuer si une solution n'est pas trouvée à en croire les diverses déclarations des enseignants.
Les étudiants de l'Université de Bangui sont en grève pour réclamer la transparence au sein de la commission nationale d'attribution des bourses. Ils demandent la démission du Directeur général des bourses et stages qu'ils soupçonnent de réserver des traitements de faveur à certains étudiants au détriment d'autres.
"Nous constatons qu'il y a beaucoup d'opacité dans l'attribution des bourses, c'est pourquoi nous réclamons la transparence. C'est le critère de mérite qui doit prévaloir, or ce n'est pas le cas aujourd’hui", a déclaré le président de l'association nationale des étudiants centrafricains (ANECA), Gildas De-Karem Bénam.
Ils demandent également que le nombre de boursiers soit revu en hausse. Actuellement sur les 21 000 étudiants que compte l'Université de Bangui, 1500 sont boursiers.
Dans l'éduction secondaire, environ 800 enseignants vacataires réclament le paiement des frais de prestation de l'année scolaire 2009-2010, qui s'élèvent à 226 millions.
Par ailleurs, la représentation de la Commission Européenne située dans le 2eme arrondissement de Bangui est assiégée depuis mardi matin par les 800 militaires et gendarmes retraités qui réclament 16 milliards FCFA, depuis bientôt deux ans de l'argent que l'Union Européenne devrait leur verser via le gouvernement centrafricain, dans le cadre du projet de la reforme du secteur de la sécurité qui a obligé certains hommes encore valide à aller à la retraite.
Le Médiateur de la République Paulin Pomodimo séquestré le mardi 2 août a fait remarquer que "la solution n'est pas dans la violence" et a menacé de se retirer des négociations.
04/08/2011