S'ils obtiennent de bons résultats, certains des candidats au bac de cette année en Mauritanie pourront bénéficier de bourses d'études à l'étranger.
Les trois disciplines concernées cette année sont les mathématiques, les sciences et la technologie, selon la Commission nationale des bourses. Les matières retenues varient d'une année sur l'autre, en fonction des besoins de l'économie nationale.
Pour tirer profit de cette possibilité, un certain nombre de ceux qui ont passé les examens sont prêts à les repasser à nouveau, dans l'espoir d'améliorer leur moyenne et d'aborder d'autres sujets.
Sayed Ould Joulany a obtenu son bac en section mathématiques en 2009-2010, avec une moyenne de 10,5 sur 20. Cela ne lui a pas suffi pour déposer une demande de bourse pour étudier à l'étranger, a-t-il expliqué.
"Je voulais faire des études de médecine et n’ayant pas eu les notes pour postuler à une bourse, je suis allé au Sénégal, très proche de la Mauritanie, pour poursuivre mes études, à mes frais évidemment", a-t-il expliqué à Magharebia.
"Je n’ai pas eu d’inscription en médecine comme je le souhaitais", a-t-il ajouté. "Alors je me suis inscrit à la faculté de chimie et en même temps, j’ai préparé cette année le bac en série sciences naturelles. J’ai réussi avec une bonne moyenne générale (13,6/20) et je suis en bonne position pour obtenir une bourse à l’étranger. J’ai choisi la Turquie et la France."
Mais d'autres candidats poursuivent dans la même filière pour concrétiser leurs ambitions. Amadou Dieng a obtenu son baccalauréat en filière TMGM (Technologie, Mathématiques et Génie mécanique) en 2009. Ayant réussi avec une moyenne de 12/20 en 2010, il a reçu une bourse pour étudier cette année en Algérie, où il poursuit ses études en Mines et Géologie.
"Malgré l’ouverture en Mauritanie de filières comme la médecine, plusieurs élèves préfèrent effectuer leurs études à l’étranger, en France, en Tunisie, au Maroc, au Sénégal notamment, où ces spécialités bénéficient d’un enseignement très avancé et très pédagogique", explique Brahim Ould Soultane, directeur d'une école privée de Nouakchott, à Magharebia.
Pour les parents, le premier souci est de veiller à ce que leurs enfants bénéficient d'un bon enseignement, selon Mariem Mint Hassan, membre d'une association de parents d'élèves.
"Notre système éducatif connaît beaucoup de lacunes", explique-t-elle. "Ce n’est pas une honte de le dire, puisque c’est le cas de plusieurs pays pauvres comme le nôtre. Si un bachelier, déjà titulaire du diplôme, repasse le concours dans le but de bénéficier de bonnes conditions d’études supérieures à l’étranger, cela veut dire que l’Etat doit investir des moyens matériels et humains pour construire des universités et former le personnel enseignant nécessaire."
La seule université de Mauritanie est implantée à Nouakchott et compte quatre facultés. Cette année, le gouvernement a ouvert l'Institut d'études islamiques dans l'intérieur du pays. Un programme de construction d'un campus universitaire dans les faubourgs de Nouakchott est en cours.
Par Hamdi Ould Cheikh pour Magharebia à Nouakchott – 29/07/11