Le Marocain Mhammed Abbad Andaloussi portera les espoirs de l'Afrique au sommet mondial de l'Education à Doha en novembre. Le premier jury du Wise 2011 a rendu publique la semaine dernière, la liste des 20 finalistes de la première étape qui aboutira en septembre prochain à la sélection de six projets de l'éducation pour lesquels les initiateurs recevront de consistants lots.
Les 20 projets présélectionnés viennent de 9 pays, à savoir : la Grande Bretagne qui mène le peloton avec 5 projets présélectionnés ; les Etats Unis, le Canada et l'Inde avec chacun 3 projets ; le Chili a 2 projets ; le Pakistan, l'Argentine, la Suisse et le Maroc ont de leur côté chacun 1 projet qui a été retenu par un jury de 15 membres que présidait Sheikh Abdulla bin Ali Al-Thani, vice président de la Fondation Qatar et président du Wise.
Retenus parmi des centaines de candidatures provenant du monde entier, les finalistes ont présenté des projets qui ont un lien avec la thématique devant agrémenter les travaux du prochain sommet mondial de l'Education devant se tenir à Doha au Qatar dans la première semaine de novembre de cette année. Ce thème est: « Transformer l'éducation : investissement, innovation et inclusion ».
Les membres du jury estiment que les dossiers retenus ont un contenu qui est en harmonie avec les préoccupations de la Fondation Qatar, à savoir, promouvoir des projets innovants dans le domaine d'éducation à travers le monde.
Le suspens n'est pas terminé : les 20 finalistes qui sont maintenant connus vont voir leurs dossiers soumis à un examen détaillé et minutieux dont le but sera de retenir 6 projets qui seront primés au Sommet mondial pour l'Innovation dans l'Education.
Aux 6 prix de 9 millions de francs Cfa chacun qui sont remis aux lauréats chaque année depuis 2009, s'ajoutera le « grand prix de l'Education » dont le montant a été annoncé par le président du Wise à 225 millions de francs Cfa.
Réinsertion sociale
À ce jour, 12 initiatives ont été récompensées par le Wise. L'Afrique a eu 3 initiatives récompensées : la première venait du Ghana, une initiative originale consistant à regrouper de jeunes femmes veuves, leur enseigner un métier et favoriser leur réinsertion sociale.
L'année dernière, l'Afrique du Sud a présenté un projet innovant sur le théorème de la «Relativité» qui fut élaboré par le physicien Albert Einstein, considéré à ce jour comme le père de la bombe atomique.
Enfin, une radio Fm au Nigéria dispense des cours sur les méthodes culturales en langue igbo. Cette éducation agricole a eu un énorme succès auprès des populations villageoises dans ce pays.
«The Smallholders Farmers Rural Radio» (littéralement «La radio des petits exploitants de fermes rurales ») diffuse des programmes éducatifs sur la culture fourragère, l'élevage de bétail, et la gestion des sols.
Transmise dix heures par jour dans la langue locale Igbo, la station a eu une influence directe sur l'amélioration de la situation économique des 250 000 fermiers, auditeurs de la station. Ce projet peut être répliqué ailleurs, avec un investissement relativement peu important ; c'est pourquoi il représentait une candidature idéale pour les Wise Awards en 2010.
Une liste de 78 finalistes a été établie sur plus de 900 propositions venant de 110 pays. Ces initiatives de terrain constituent progressivement une communauté mondiale de pionniers dans le domaine de l'éducation.
Les finalistes et les lauréats de Wise Awards constituent de nouveaux référents au sein de la communauté internationale qui leur vaut reconnaissance des experts de haut niveau du monde de l'éducation, au-delà d'une récompense en argent.
Mhammed Abbad Andaloussi du Maroc sera le seul représentant du continent noir pour cette édition du Wise 2011. Son projet porte sur le partenariat entre l'éducation et le domaine des affaires.
Déjà au dernier sommet mondial sur l'éducation organisé à Doha, un atelier avait longuement planché sur la nécessité d'établir une passerelle, afin d'amener le secteur privé à financer l'éducation qui ne saurait rester indéfiniment un domaine réservé au seul secteur public car, à la fin, les pouvoirs publics ne sont pas seuls à récolter les fruits de l'investissement dans l'éducation.
Indirectement, l'Afrique sera aussi présente au prochain sommet grâce à une initiative du Pr Freda Wolfenden. Cet universitaire britannique, dans le cadre d'une opération dénommée «Ouvrir l'Université», il vise à développer la formation des enseignants en Afrique au sud du Sahara.
Il va de soit que si les deux projets du continent parvenaient à franchir la dernière falaise de septembre prochain, le palmarès africain se trouverait bien amélioré au Wise.
25 juillet 2011
Xavier Messè
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