C’est un jour historique pour le contiennent africain puisqu’une nouvelle nation voit le jour, il s’agit de la 193e. Ce samedi 9 juillet 2011, le Sud-Soudan accède à l'indépendance. Cette séparation avec le Nord a été plébiscitée par les électeurs sud-soudanais qui en janvier 2011 ont voté à près de 99% pour la partition. Mais cette indépendance ne se fait pas sans mal et tout reste à faire tant les défis sont nombreux pour ce nouvel Etat.
Le Sud-Soudan possède déjà un drapeau, un hymne, un président et l'espoir d'une population fermement décidée à se séparer de la tutelle de Khartoum mais pour le reste son avenir est pavé d'incertitudes.
Le premier défi de Juba sera de maintenir la paix avec un voisin du nord qui digère mal la partition du territoire et la perte de milliards de dollars tirés de la rente pétrolière. La menace sécuritaire vient donc du Nord mais elle vient aussi de l'intérieur tant les relations entre les communautés du Sud sont explosives. L'importante minorité Nuer reprochant notamment à la majorité Dinka d'avoir fait main basse sur les principaux postes de décision.
L'un des pays les plus pauvres du monde
Le second défi est aussi économique. Après des décennies de guerre, les indicateurs sociaux sont au plus bas, les infrastructures telles que les routes sont embryonnaires et les finances de ce nouvel Etat, qui n'a toujours pas de monnaie, dépendent des revenus de l'or noir et de la bonne volonté des bailleurs de fonds internationaux.
D'emblée, le Sud-Soudan s'inscrit parmi les pays les plus pauvres de la planète. Bien sûr le Sud-Soudan dispose d'importantes ressources pétrolières. Les trois quart des 470 000 barils produits quotidiennement par le Soudan le sont dans le Sud. Mais d'abord toutes les infrastructures pétrolières, oléoducs, raffinerie, terminal d'exportation sont au Nord. Ensuite, ces ressources sont limitées dans le temps.
La plupart des gisements sont anciens et vont produire de moins en moins. Sauf nouvelles découvertes, le Sud-Soudan n'aura plus de pétrole d'ici 10 à 15 ans. D'ici là, il lui faudra utiliser les recettes pétrolières pour créer une économie à partir de zéro. Il faudra d'abord construire des infrastructures, voies routières ou ferrées qui ont été totalement détruites par les années de guerre civile.
Mais la principale difficulté sera de mettre sur pied une agriculture capable de nourrir la population sud-soudanaise. A l'heure actuelle, bien que le Sud soit riche en zones permettant de développer une agriculture, c'est le Nord qui fournit tous les produits alimentaires. Depuis le mois dernier, Khartoum a d'ailleurs réduit les livraisons et les prix au Sud se sont envolés.
Exister sur la scène internationale
Enfin le troisième défi est diplomatique. Si un 193e siège aux Nations unies est déjà prêt, le nouvel Etat va devoir se faire accepter. Les Etats Unis, la Chine, l'Ethiopie, l'Ouganda ou bien encore le Kenya, devraient pour des raisons stratégiques et commerciales consolider leur relation avec Juba. En revanche, l'Egypte s'inquiète de la naissance de ce nouvel Etat qui contrôlera un large tronçon du Nil Blanc.
Si le moment est historique les ONG s'inquiètent
http://www.rfi.fr/
9/7/2011