La création nette d’emploi arrive à compenser largement la croissance nette de la population active, ce qui se traduit par une baisse du taux de chômage.
“À la suite d’une enquête effectuée en septembre 2010, l’Office national des statistiques (ONS) a estimé le taux de chômage à 10%. Ce dernier est en baisse régulière depuis de nombreuses années. Une telle situation, qui montre des améliorations certaines, dans un contexte d’assez forte croissance de la population active, suscite, pourtant, un mécontentement général comme en témoignent les nombreux mouvements sociaux conduits par les jeunes ou bien des mouvements organisés par les chômeurs eux-mêmes”, relève le cabinet écotechnics, que dirige Saïd Ighilahriz, dans un document consacré au marché du travail. écotechnics explique ce paradoxe, “par la période de référence prise en compte pour la définition de l’occupation et, ensuite, la définition du chômage”. Les deux définitions “ont pour conséquence de sous-estimer quelque peu le chômage effectif en raison du fait que sont pris comme des occupés des personnes qui peuvent n’avoir exercé une activité que pendant une très courte période”.
À titre illustratif, relève écotechnics, dans l’enquête de 2007, le nombre de personnes de 15 ans et plus se déclarant spontanément chômeurs était de 1 912 000. Sur ce nombre, 288 000 avaient exercé une activité d’au moins une heure durant la semaine de référence et parmi les 1 624 000 restants, seuls 1 374 000 recherchaient effectivement un travail. “Selon la définition qu’on retiendrait, le taux de chômage serait de 19,2%, 15,9% ou bien 13,8%. Il faut donc avoir ces limites à l’esprit”, estime le cabinet. “Un autre problème de nature différente déforme aussi de manière assez forte notre lecture de la réalité du chômage”, ajoute-il. Plusieurs enquêtes ont montré, en effet, que les femmes peuvent se voir interdire de travailler.
Selon une enquête réalisée par écotechnics pour le Centre d’information et de documentation sur les droits des enfants et des femmes, 32% des adolescentes et 38% des hommes adultes seraient défavorables au travail des femmes et 19% des femmes adultes (18 ans et plus), soit un peu plus de 1,5 million de femmes, se voient interdites de travailler.
écotechnics relève que l’enquête effectuée en septembre 2010 par l’ONS, estime la population active à 10 812 000 personnes. Cette population active était en augmentation de 2,5% par rapport à 2009, soit 268 000 personnes.
En 2009, cette augmentation a été de 229 000 et en 2008 de 346 000.
En 2010, la population occupée était estimée à 9 735 000 personnes et celle au chômage à 1 075 000 personnes. La population occupée a crû de 262 000 personnes, soit un taux de croissance de 2,8% par rapport à 2009. Hors agriculture, la croissance de la population occupée aura été de 369 000.
Une baisse de 107 000 personnes de la population occupée dans l’agriculture a assez fortement réduit le rythme de croissance de l’emploi global.
Mais, selon écotechnics, dans l’ensemble, donc, la création nette d’emploi arrive à compenser largement la croissance nette de la population active, ce qui se traduit par une baisse du taux de chômage.
Cependant, regrette le cabinet, “une très grande partie des emplois se caractérise par leur précarité”. C’est ainsi qu’en 2009, rappelle le cabinet, plus de la moitié des emplois (50,4%, plus exactement) n’était pas déclarée à la Sécurité sociale. Cette absence de déclaration se retrouve particulièrement dans le statut d’indépendant (près de 80% des 2 376 000 indépendants n’étaient pas déclarés à la Sécurité sociale) ou dans celui de salarié non permanent (70% des 3 101 000 salariés non permanents n’étaient pas déclarés).
“Une grande partie de l’emploi créé est de l’emploi informel, témoignant des difficultés de l’économie à créer de l’emploi durable”, estime le cabinet écotechnics. Par secteur, les croissances les plus importantes sont l’industrie (12%), le BTP (9,7%) et à un degré beaucoup moindre, le commerce et les services (1,1%). “Si la forte croissance de l’emploi dans le BTP n’étonne pas, ce secteur connaissant une croissance importante de son activité, on est plus étonné par la forte croissance de l’industrie et à l’inverse de celle, plutôt faible des services, la croissance des valeurs ajoutées se présentant de manière inverse : faible dans l’industrie et forte dans les services”, indique-t-on. “Dans un tel contexte, les dispositions récentes pour revivifier les dispositifs de création d’emploi ou de création pourraient momentanément apporter une bouffée d’oxygène. Ces dispositifs semblent, toutefois, insuffisants à lancer une dynamique durable de création d’emploi et d’absorption du secteur informel. Cet objectif, seule une croissance suffisante et durable peut le réaliser”, conclut le cabinet écotechnics.
Source: www.liberte-algerie.com
24/04/2011