ROME — Plus de 40.000 Italiens, dont bon nombre d'enseignants et étudiants, sont descendus dans la rue samedi à Rome, Bologne, Milan ou Florence pour défendre la Constitution italienne et le droit à une éducation publique gratuite et de qualité, selon des sources officielles.
La consigne était de laisser au placard les étiquettes politiques et à Rome, les milliers de manifestants ont marché derrière le plus grand drapeau italien (rouge, blanc, vert) jamais fabriqué, s'étalant sur 200 mètres de long et porté par des dizaines de participants.
A Rome, les organisateurs ont affirmé avoir rassemblé un million de manifestants au niveau national mais selon des chiffres de la police, ils étaient bien moins nombreux: environ 43.000 dont 25.000 à Rome.
Il s'agissait pour l'essentiel d'opposants au gouvernement de centre-droit de Silvio Berlusconi.
L'opération était organisée par 94 associations notamment le Peuple violet, initiateur des No Berlusconi Day, l'ONG humanitaire Emergency et l'association écologiste Legambiente. Elle était soutenue par le syndicat Cgil et les partis de gauche Parti démocrate et Italie des valeurs.
Les manifestants ont dénoncé les coupes budgétaires dans l'éducation et la culture.
Le procureur Antonio Ingroia a critiqué depuis la tribune le projet de réforme de la justice présenté jeudi par le gouvernement Berlusconi. "Les citoyens ne seront plus égaux devant la loi, le gouvernement essaie de prendre le contrôle de l'action pénale", a-t-il dit.
Le chanteur et enseignant Roberto Vecchioni, vainqueur du dernier festival de la chanson italienne de San Remo s'est lancé dans un hymne à l'école publique, en rendant hommage "aux milliers d'enseignants sous-payés que compte l'Italie".
Mais des étudiants partis de l'Université La Sapienza à Rome ont contesté le cortège principal aux cris de "personne ne nous représente", se plaignant de n'être pas suffisamment défendus par les orateurs.
A Bologne, il y a eu environ 10.000 manifestants selon les organisateurs, 5.000 selon la police, dont de nombreuses familles avec enfants tenant des ballons colorés et des dessins. "Nous sommes l'école publique", "Gelmini (la ministre de l'Education) retourne à l'école", clamaient des pancartes.
Selon la police, ils étaient 5.000 à Florence, 2.000 à Padoue pour une flash mob où ils ont lu les articles de la constitution, autant à Vicenza et 1.000 à Reggio-Emilia, des centaines à Naples, Aoste, Gênes, Udine ou Turin.
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16/03/2011