La protestation à l’université continue. La grève des étudiants se poursuit. Hier, le ministère de l’Enseignement supérieur était, et c’est devenu maintenant classique, le théâtre d’un rassemblement de centaines d’étudiants. Ces derniers sont venus de différents instituts, écoles et universités d’Alger et d’ailleurs (Boumerdès, Tizi- Ouzou, Béjaïa, Tlemcen, Annaba et Bouira).
Un seul mot d’ordre anime ces universitaires : pas question de lâcher du lest quant à la prise en charge de leurs revendications par la tutelle. Ils réclament une réponse de fait à leurs préoccupations, à savoir l’annulation effective du décret présidentiel n° 10-315 du 13 décembre 2010.
Pour cela, ils ne comptent point s’arrêter en si bon chemin. Une attitude qui rend compte de la détermination des universitaires d’aller jusqu’au bout de leur action. «Pour une université publique forte !», «Pour une université de qualité!», «Halte à la manipulation !», ce sont là les slogans entonnés.
LE MINISTÈRE VEUT GAGNER DU TEMPS
Les mesures prises récemment lors du Conseil des ministres ne les ont pas convaincus pour autant. Les étudiants demandent leur publication dans le journal Officiel. « Ce qui n’est pas le cas pour aujourd’hui », notera un étudiant, non sans s’interroger sur le pourquoi des tergiversations de la tutelle. Et un autre étudiant de soutenir : « Le ministère, par ce comportement, ne voulai rien moins que gagner du temps ».
Il est à noter qu’un rassemblement des étudiants a été prévu pour hier à la Place de la Liberté de la presse, sise rue Hassiba Ben Bouali, à Alger, avant qu’il ne soit annulé à la dernière minute. Par ailleurs, une réunion ayant regroupé hier les représentants des étudiants et le recteur de l’Université d’Alger a été tenue à la Fac Centrale.
Cette rencontre n’est pas sans constituer une surprise pour les étudiants rassemblés devant le ministre de l’Enseignement supérieur. Ces derniers se dédouanent des conclusions qui pourraient être dégagées au cours de cette rencontre. Raison pour laquelle ces universitaires ont mis en garde l’administration quant à toutes forme de manipulation.
Pour eux, leur mouvement n’a rien de politique et pose plutôt des problèmes purement pédagogiques ayant trait à leur avenir. Un autre fait : les étudiant inscrits dans les universités égyptiennes se sont joints au mouvement. Ils réclament leur intégration dans les universités algériennes. Il faut dire que sur ce registre le premier responsable du secteur avait promis une solution.
GRÈVE DE LA FAIM DES ÉTUDIANTS DU MAGISTER DE L’EX- ISIC
Il est à noter que des étudiants du magister de la faculté des sciences politique et de l’information sont en grève de la faim depuis dimanche dernier. Motif : ils se sont vu refuser leurs dossiers pour le doctorat. Il convient de souligner à titre de rappel que le Conseil des ministres a annulé dernièrement le décret présidentiel n° 10-315 du 13 décembre 2010.
Le Conseil des ministres a adopté les recommandations de la Conférence nationale des directeurs des établissements universitaires qui ont décidé, en tant qu’autorité pédagogique universitaire, de la validité du diplôme d’ingénieur d’État délivré par les établissements d’enseignement supérieur.
Toutefois, cela «n’est pas suffisant» aux yeux des étudiants qui réclament du concret. Rappelons que le Conseil national des enseignants du supérieur n’ont pas manqué de souligner que la situation qui prévaut aujourd’hui à l’université a été attendue. Pour le coordinateur de cette structure syndicale, la mise en place du système LMD a été faite dans la précipitation mais surtout d’une manière unilatérale par la tutelle.
Amokrane Hamiche "Le Courrier d'Algérie"
Source: http://www.biladi.fr