Considérée comme un lieu d'excellence, l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar est en train de devenir un véritable marché de drogues. Les nombreuses interventions des agents de sécurité montrent l'ampleur du phénomène, qui ne laisse pas indifférents les étudiants. Pour eux, les autorités doivent prendre des mesures afin sauver le temple du savoir de cette pratique illicite.
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Le trafic de drogue est un fait avéré à l'université de Dakar. Il ne se passe au moins un mois sans que les médiats parlent d'interventions par les services de sécurité. Le fait inquiète les pensionnaires du Campus universitaire.
« C'est grave ce qui se passe actuellement à l'université. Le trafic de drogue est une réalité au Campus. Et ce sont des étudiants qui s'adonnent à cela », se désole S. K. en année de Licence à la Faculté des sciences.
Pour lui, c'est l'avenir de l'université en général et des étudiants en particulier qui est en jeu. « Le futur de cette université est hypothéqué car la vente de drogue vient s'ajouter à la violence. Ces pratiques ne favorisent pas la réussite », dit-il, les fascicules entre les mains.
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Etant un endroit où seule la recherche du savoir doit primer, l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar ne devrait pas être polluée par la vente de stupéfiants. Conscients de cela, les étudiants pensent qu'il urge de prendre des mesures pour stopper ce commerce illicite.
« Les autorités du Campus doivent prendre des mesures contre ce trafic. C'est inadmissible que la drogue puisse se vendre ici comme du pain. Elles doivent trouver des solutions », suggère cet étudiant en Master à la Faculté de sciences économiques et de gestion (Faseg), sous le couvert de l'anonymat.
Mais pour le chef de service de l'Ucad, les moyens du Centre des oeuvres universitaires de Dakar (Coud) sont limités vue le nombre important d'étudiants. « Avec plus de 50.000 étudiants il est difficile de contrôler. En plus on ne fouille que si l'on a des indices », fait savoir le chef de service de la sécurité du Coud.
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Avant de préciser : « nous somme une police préventive. Si nous arrêtons quelqu'un, nous le transmettons à la Police. Et c'est à elle de faire le reste ».
Un espace ouvert à tous les vents
Malgré l'ampleur de ce phénomène qui salit la réputation de l'université de Dakar, certains pensionnaires essaient quant à eux de justifier le trafic de drogue par les difficiles conditions auxquelles sont confrontés certains étudiants.
« Les étudiants sont désemparés, ils ne savent plus à quel saint se vouer. La preuve, cela fait presque une semaine que les professeurs sont en grève. Dans ces conditions, il est difficile de réussir. Et les étudiants font tout pour s'en sortir. Et la drogue enrichit les gens », argue P. S., étudiant en Pharmacie.
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Néanmoins pour D. Faye : « l'étudiant qui est venu pour étudier et qui par la suite vend ou fume de la drogue a échoué, quelles que soient les raisons qui l'ont poussé à ça ». Nombreux sont par contre les pensionnaires du Campus qui pensent que les étudiants sont cités à tort dans ce trafic.
C'est le cas de M. D. étudiant en deuxième année à la Facultés des sciences juridiques et politiques (Fsjp). Pour ce futur juriste, les gens oublient que l'espace universitaire est fréquenté par d'autres qui sont loin d'être des étudiants.
« L'université est ouverte à presque n'importe qui. En plus, il y a plusieurs portes d'entrée. Avec ça, des personnes malintentionnées peuvent y amener n'importe quoi », précise-t-il
Un avis que semble partager M. Faye, chef du service de la sécurité de l'Ucad, qui rappelle que l'université accueille des travailleurs, des passagers et des étrangers. En somme, elle est « le reflet de la société », lance-t-il.
Avant de révéler : « l'autre jour, j'ai surpris deux personnes en train de fumer de la drogue, l'un d'eux était un élève de Terminale ». Ce qui fait penser que la drogue circulerait même dans les lycées et collèges.
Mais le commissaire Abdoulaye Niang de l'Office central de répression de trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) rassure. « Pour le moment, on n'a pas fait de saisies dans les écoles », argue le commissaire.
Source: Le Soleil
24/02/2011