L’Essor – [06/05/05]
Le chef de l’État, Amadou Toumani Touré, a présidé, hier au Palais de la Culture, la cérémonie de lancement du Programme de volontariat de 2000 jeunes dans les services publics (PVJSP) sous les yeux du Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, du président de l’Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Kéïta, des membres du gouvernements, des ambassadeurs et représentants d’organismes internationaux. Le Programme Volontariat, élaboré par le département de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, répond à un double souci : offrir une masse d’opportunités d’emplois rétribués aux jeunes diplômés et satisfaire les gros besoins de personnel de l’administration publique. 2000 jeunes diplômés appelés à manifester un engagement unilatéral et volontaire, se voient offrir la chance de se familiariser avec les réalités et les contraintes des services publics, d’acquérir un savoir-faire. L’expérience ainsi emmagasinée devrait les aider à accéder plus facilement aux emplois.
Un phénomène qui ne connaît plus de frontière. Le président Amadou Toumani Touré reprenant, à ce propos, une réponse inlassablement servie aux demandeurs d’emplois -"nous sommes désolés, monsieur vous n’avez pas d’expérience"- a souhaité que celle-ci soit rangée, dans un proche avenir, au rayon des tristes souvenirs.
Elle a de bonnes chances de l’être car l’opération a été montée avec soin. La sélection des candidats a été effectuée en partenariat avec les directions administratives et financières des départements ministériels sur la base du libre choix des jeunes eux-mêmes. Les 2000 jeunes retenus se repartissent entre les différentes catégories de diplômés : 370 niveau CAP, 750 niveau BT, 170 niveau DUT, 640 niveau Maîtrise, 70 niveau DEA et Doctorat. Le programme durera un an et coûtera un milliard de Fcfa. La dimension "genre" a été respectée dans le tri des candidats. Ainsi, 52% des postes disponibles ont été réservés aux femmes et 48% aux hommes.
Ce programme, expliquera Amadou Toumani Touré, est une des réponses apportées par notre pays à la problématique de l’emploi des jeunes. Il a évoqué les répercussions sur les parents des frustrations et difficultés liées au chômage des jeunes et la dimension universelle d’un phénomène qui ne connaît plus de frontière, frappant tous les pays du monde -nantis ou pauvres. "Que de fora, que de rencontres organisées à travers le monde sur la problématique de l’emploi. Tout a été essayé pour dégager des pistes, parfois pour se donner bonne conscience. L’année dernière, nous étions réunis à Ouagadougou sous l’égide de l’Union africaine sur la problématique de l’emploi des jeunes et un peu plus tard, c’était le forum mondial sur le même sujet, organisé par l’ONU à Mexico. C’est dire que l’emploi des jeunes est devenu une préoccupation universelle" a relevé le président Touré.
Leur apprendre le métier. Il a rappelé que la création de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) s’inscrit dans une dynamique de recherche de solutions adaptées à la réalité malienne. L’APEJ appuie les efforts de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi qui opère sur le front de l’emploi depuis plusieurs décennies. "L’ANPE a beaucoup fait dans la promotion de l’emploi mais j’ai voulu utiliser la méthode commando pour aller plus vite parce que le problème d’emploi urge" a expliqué le président de la République.
Le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Mme Diallo M’Bodji Sène a estimé que l’APEJ avait justifié les espoirs placés en elle à sa création. Elle a rappelé les quatre objectifs qui ont prévalu au lancement de la composante Programme emploi-jeunes : le renforcement de l’employabilité à travers l’apprentissage et le stage de qualification, le développement de l’esprit d’entreprise, le développement de l’emploi rural et de la haute intensité de main d’oeuvre, l’amélioration de l’accès au financement.
A ce jour, le programme est exécuté correctement. Il a permis de placer en stage de qualification professionnelle 1144 jeunes pour un coût global de 585,7 millions de Fcfa supporté conjointement par des entreprises publiques et privées, 880 jeunes ont été formés dans des domaines aussi divers que la maintenance des équipements médicaux, le BTP, le tourisme. Pour inculquer l’esprit d’entreprise aux jeunes, l’APEJ a conçu le programme "Entreprendre au Mali". Des volets similaires et plus ciblés ont été initiés. Ainsi, 2000 jeunes ont été formés en entrepreunariat dans les régions, 400 plans d’affaires en instance de finalisation par des bureaux d’étude, ont été réalisés par les jeunes.
Le président Amadou Toumani Touré s’est aussi adressé aux responsables des services qui vont accueillir les volontaires : "les jeunes que vous recevrez très bientôt ne sont pas venus pour faire du thé, ni pour aller acheter des billets de tiercé. Vous avez le devoir de leur apprendre le métier, de guider leurs pas afin qu’au bout d’un an, ils acquièrent une somme d’expérience leur permettant de s’insérer dans le circuit de production".
Le porte-parole des volontaires, Ibrahim Haïdara, a signé l’acte d’engagement au nom de tous ses camarades avant de le remettre au président de la République.