Mali – Avoir 20 ans à Bamako
Jeune Afrique L’Intelligent – 29 mai 2005
…L’université n’offre plus, on le sait depuis longtemps, d’avenir à la jeunesse malienne et africaine en général. Surpolitisées, les facultés ont vu leur niveau se détériorer. Les grèves à répétition ont multiplié les « années blanches ». À cela s’ajoutent le manque de matériels et la surcharge des effectifs, conséquence directe de l’accès illimité à l’enseignement supérieur. À la Faculté des sciences juridiques et économiques de l’université de Bamako (FSJE), ils sont plus de 12 000 étudiants dans des locaux destinés à en accueillir quelques centaines. Au Mali, 49 % de la population avait moins de 15 ans en 2002. Résultat, l’enseignement absorbe une grande partie des moyens de l’État (30 % du budget) pour un résultat peu satisfaisant.
…Si notre école en Afrique est malade, c’est que nous avons perdu la culture de l’effort. Les jeunes sont impatients et attirés par l’argent facile. Or pour développer un pays, il faut de la rigueur et de la persévérance ». C’est aussi l’avis de Diaminatou, 26 ans, commerçante, qui estime que « le problème des Maliens, c’est que tous veulent être riches sans travailler ». Elle se moque de son frère Seydou, 22 ans, qui vient d’abandonner le lycée, mais qui jure que « dans trois ans, [il] sera riche et [s’]achètera une voiture dernier cri que même les Français n’osent pas se payer ».
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