Un groupe de défense des droits demande une enquête sur les atrocités commises au Darfour par les forces paramilitaires soudanaises en lutte contre l’armée
Human Rights Watch (HRW) a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir une enquête sur les atrocités commises dans la région soudanaise du Darfour. HRW affirme que le 28 mai, une force paramilitaire soudanaise et des milices arabes alliées ont tué 28 membres de tribus non arabes dans la ville de Misterei, où vit la tribu non arabe des Massalit. L’attaque a également fait des dizaines de morts et de blessés parmi les civils. La force paramilitaire n’a pas encore commenté ces allégations. HRW a demandé à la CPI d’inclure l’attaque de Misterei dans son enquête sur la guerre génocidaire au Darfour au début des années 2000. Le conflit a commencé lorsque des tribus africaines qui se plaignaient depuis longtemps de discrimination se sont rebellées contre le gouvernement de Khartoum, qui a réagi par une campagne militaire dont la CPI a dit plus tard qu’elle équivalait à un génocide. Les Janjawids, milices arabes soutenues par l’État, ont été accusées de meurtres, de viols et d’autres atrocités à grande échelle. Les Janjawids sont ensuite devenus les forces paramilitaires de soutien rapide. Les combats entre les forces paramilitaires et l’armée soudanaise se poursuivent depuis la mi-avril et se sont étendus à tout le Soudan, y compris au Darfour. HRW a documenté le meurtre d’au moins 40 civils lors de l’attaque de Misterei, et les responsables locaux affirment que 97 personnes ont été tuées. Au moins 59 victimes ont été enterrées dans des fosses communes.
Outre l’attaque de Misterei, HRW a également documenté l’incendie de six autres villes et villages du Darfour occidental sur une période de plusieurs semaines, ainsi que les dégâts considérables causés par les incendies dans la capitale locale, Geneina. Entre-temps, le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) a signalé que les habitants continuent de fuir la violence au Darfour et de passer au Tchad. Rien que la semaine dernière, plus de 20 000 réfugiés ont traversé la ville frontalière tchadienne d’Adre. Depuis la mi-avril, plus de 230 000 réfugiés et 38 000 rapatriés sont entrés au Tchad en raison du conflit. Le PAM a déclaré que de nombreux arrivants au Tchad sont gravement blessés, et des rapports suggèrent que les civils en fuite sont délibérément pris pour cible, la violence prenant de plus en plus une dimension ethnique. L’agence a appelé à un soutien financier pour répondre aux besoins croissants des réfugiés, notamment des enfants souffrant de malnutrition. Selon le PAM, au moins un enfant déplacé du Soudan sur dix souffre de malnutrition. L’agence a besoin d’au moins 13 millions de dollars par mois pour aider ceux qui se trouvent à la frontière entre le Tchad et le Soudan.