Dans l’article “A New Energy Pact for Africa” publié par Project Syndicate, les auteurs William Ruto et Fatih Birol soulignent la nécessité pour les gouvernements et les partenaires internationaux de s’engager en faveur de l’accès universel à l’énergie, du déploiement des énergies renouvelables et de l’investissement dans les industries vertes en Afrique.
Les auteurs soulignent le potentiel inexploité de l’Afrique en termes de sources d’énergie. Bien qu’elle dispose de 60 % des meilleures ressources solaires au monde, l’Afrique n’a qu’une capacité photovoltaïque installée très faible. Le continent dispose également d’un grand potentiel en matière d’énergie hydroélectrique, éolienne et géothermique, qui peut jouer un rôle crucial dans la diversification et la sécurisation de l’approvisionnement en électricité. Il est essentiel pour le développement de l’Afrique d’exploiter ses ressources naturelles de manière responsable.
Les énergies renouvelables peuvent apporter des avantages économiques et sociaux considérables à l’Afrique. L’accès à l’électricité reste un défi majeur pour des millions de personnes sur le continent, entravant l’éducation, l’emploi et la productivité économique. Les auteurs affirment que les énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire, pourraient devenir la source d’électricité la moins chère en Afrique d’ici à 2030, ce qui permettrait de résoudre la crise énergétique et de promouvoir l’accès universel à l’énergie.
Outre l’électricité, les auteurs soulignent la nécessité de s’attaquer au problème de la cuisson propre en Afrique. Quatre personnes sur cinq en Afrique subsaharienne utilisent encore le bois et la biomasse pour cuisiner, ce qui entraîne des fumées nocives et près d’un demi-million de décès prématurés par an. Les solutions de cuisson propre améliorent non seulement la santé, mais contribuent également à l’égalité des sexes et à la mobilité sociale.
Les auteurs soulignent l’importance d’un investissement significatif de la part des secteurs public et privé pour relever les défis énergétiques de l’Afrique. À l’heure actuelle, seuls 3 % des investissements énergétiques mondiaux sont réalisés en Afrique, malgré la croissance de la population et du potentiel du continent. Les institutions financières internationales devraient mobiliser des capitaux privés, protéger les investissements et soutenir des projets qui profitent aux populations vulnérables et favorisent une croissance économique durable.
Les investissements dans des réseaux électriques résilients et efficaces, ainsi que dans des systèmes hors réseau alimentés par l’énergie solaire et des batteries, sont essentiels pour élargir l’accès à l’électricité en Afrique. La mise en place de systèmes énergétiques fiables peut également aider le continent à développer sa base industrielle et sa capacité de production, en particulier dans le domaine des technologies énergétiques propres. L’Afrique est déjà un acteur majeur dans la production de matières premières pour ces technologies, et les auteurs soulignent l’importance d’extraire et d’utiliser ces ressources d’une manière qui profite aux populations locales et respecte les normes environnementales et sociales.
Pour garantir la participation de l’Afrique à l’économie émergente des énergies propres, les auteurs appellent à la conclusion d’un nouveau pacte énergétique lors du sommet africain sur l’action pour le climat et de la conférence des Nations unies sur le changement climatique. Ce pacte vise à accélérer les progrès vers l’accès universel à l’énergie, à accroître les investissements dans les énergies renouvelables et à jeter les bases d’une contribution des pays africains aux chaînes d’approvisionnement en énergies propres. La collaboration entre les pays africains et les partenaires internationaux est cruciale pour le financement et la réalisation de projets énergétiques tout en abordant les questions de gouvernance, d’environnement et de travail.
Dans l’ensemble, les auteurs affirment qu’un nouveau pacte énergétique peut apporter des avantages durables à l’Afrique, tels que la sécurité énergétique et l’amélioration du niveau de vie, tout en aidant le monde à atteindre ses objectifs en matière de climat. Il est essentiel de ne pas laisser l’Afrique en dehors de l’avenir des énergies propres, car les conséquences seraient préjudiciables à l’ensemble de la planète.