La Tunisie a transféré des centaines de migrants d’une zone militaire désolée à la frontière avec la Libye vers des abris dans deux villes, Medenine et Tataouine, après avoir été critiquée pour les conditions de vie dans la région du Sahara. Le président Kais Saied est aux prises avec un nombre élevé de migrants, principalement originaires d’Afrique subsaharienne, qui tentent d’atteindre l’Europe, et sa réponse a suscité des critiques de la part des groupes de défense des droits locaux et internationaux. Ramadan Ben Omar, un responsable du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, a déclaré que les migrants avaient été transférés dans les centres d’hébergement après avoir enduré des conditions difficiles dans la chaleur intense qui régnait à la frontière. Le ministère tunisien de l’intérieur n’a fait aucun commentaire à ce sujet. La décision du gouvernement de déplacer les migrants vers la zone frontalière fait suite à une flambée de violence dans la ville côtière de Sfax, où des affrontements ont eu lieu entre les migrants et les résidents. Les troubles ont duré une semaine et ont entraîné la mort d’un Tunisien. La situation à Sfax a contribué à une crise migratoire sans précédent pour la Tunisie, avec des milliers de migrants sans papiers qui ont afflué dans la ville ces derniers mois avec l’intention de faire le périlleux voyage vers l’Europe. La région de la Méditerranée centrale a connu une augmentation significative de l’immigration clandestine, les tentatives de traversée depuis la Tunisie ayant plus que doublé cette année. Les mesures de répression prises par le président Saied à l’encontre des migrants originaires d’Afrique subsaharienne vivant illégalement en Tunisie auraient contribué à l’augmentation de l’immigration clandestine.